Ôde à Notre-Dame

Je sais que cela fait un gros moment que je n’avais plus publié sur ce blog. Plus de temps, d’autres obligations. Mais en regardant hier sur mon écran de télévision Notre-Dame de Paris brûlée j’ai eu envie d’écrire à nouveau. Ecrire pour ce monument, pour cette cathédrale, pour notre patrimoine.

Je ne pensais pas le citer un jour bien que je n’aie rien contre lui, mais Stéphane Bern avait raison, c’était un peu comme voir une amie sur le point de disparaître. Heureusement elle a tenu bon grâce au travail des pompiers et a ceux qui il y a 9 siècles l’ont conçue. Mais elle est fragile et il faudra des décennies pour la retrouver sans qu’elle ne soit jamais tout à fait la même. Hier nous avons assister à un drame historique qui est inscrit dans sa pierre à tout jamais.

 

Notre-Dame pour moi et pour beaucoup c’est une belle dame que l’on voit sans forcément y faire attention. Toujours là, fidèle et noble. Presque pimpante avec le nettoyage de sa façade. Le nombre de fois où je suis passée devant, où je l’ai cherché du regard en traversant un pont, où j’ai fait un détour exprès pour passer sur le parvis et quand la file de touristes n’était pas trop impressionnante je rentrais dedans. Et à chaque fois malgré la horde des gens qui usaient de leur flash et oubliant le côté sacré bavardaient à tout va, elle était époustouflante de dignité, de grandeur. La magie de la lumière filtrant dans les rosaces, l’odeur de la pierre. C’était une vieille amie qu’on pensait éternelle et qui nous rappelle comment notre patrimoine, même celui que l’on croit indestructible peut être fragile.

Il y a quelques années j’ai eu la chance de monter dans la charpente avec mes camarades de Master 1. C’était magnifique et calme. Le mot « forêt » que j’entends depuis hier pour décrire cette charpente lui allait comme un gant. Je n’avais pas osé monter dans la tour. J’avais peur de ce petit escalier et de la hauteur. Et aujourd’hui je me dis que jamais plus je n’aurai cette occasion.

Je n’ai pas honte de le dire, hier j’avais les larmes aux yeux en la voyant brûler, en imaginant le pire. Ce matin sa structure est sauve, les pompiers ont sauvé son trésor, sa façade mais elle est fragile et ne sera plus jamais comme avant et je sais que mon cœur se serrera à chaque fois que je la chercherai des yeux. Mais je sais aussi qu’elle sera reconstruite, qu’une nouvelle page s’ouvre pour elle et j’espère que cela ne prendra pas trop de décennies. Aujourd’hui il faut juste tenter de voir le bon côté, et se dire que cela aurait pu être pire mais c’est dure. Comme quand un ou une amie souffre, il faut s’épauler et être là pour elle maintenant.

 

21 rue de la Boétie

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Rosenberg par Picasso

L’exposition du musée Maillol est l’une des belles expositions de la saison et une de celles dont on se souvient longtemps.
Inspirée par le livre d’Anne Sinclair, 21rue de la Boétie cette exposition est un ensemble d’histoires, celle d’une collection débutée en 1910, d’un collectionneur, d’artistes et d’une partie de l’Histoire de France et de l’Art.
Paul Rosenberg (1881-1959) car c’est lui le protagoniste principal, est l’un des grands galleristes du XXe siècle et est à la fois témoin, acteur et victime de cette histoire.
Son père Alexandre est déjà marchand d’art originaire de l’Empire Austro-Hongrois. Installé à Paris en 1878, il s’est spécialisé dans les impressionnistes et néo-impressionnistes. Il fait participer ses deux fils au commerce familiale et ils finissent par ouvrir leurs propres galeries, Paul, rue de la Boétie et Léonce, spécialiste des cubistes, dans la rue de la Baume.

On apprend que les frères Rosenberg n’étaient pas des tendres. Ils profitent ainsi de la nationalité allemande d’un autre grand marchand de l’époque, Daniel-Henry Kahnweiler. Ses œuvres (des Picasso, Braque, Gris et Derain) furent mises sous séquestres suite à la Première guerre mondiale au titre de prises de guerre. Léonce se fait nommer expert de la vente et sous-évalue volontairement une partie des œuvres pour mieux les racheter. Seulement le profit est de courte durée, la plupart des artistes lui en voulurent et se tournèrent vers son frère.

Le système Rosenberg se met peu à peu en place, reposant sur des relations contractuelles et amicales le liant à des artistes de premier plan de l’art moderne, Picasso, Braque, Léger, Laurencin et Matisse tout en continuant d’afficher des œuvres plus « rassurantes » comme des impressionnistes, es paysagistes de l’École de Barbizon ou des Delacroix, Ingres et autres classiques français.
Chaque œuvre transitant par la galerie est soigneusement enregistré sur une petite fiche descriptive avec photo ce qui permet encore aujourd’hui de retrouver au hasard d’une exposition des peintures qui ont transités entre ses mains.
Il comprend parfaitement l’importance de la communication, utilisant tous les moyens pour promouvoir ses artistes : catalogues, expositions, publicités etc. Enfin,
Paul est l’un des premiers à comprendre l’importance des Etats-Unis dans le marché de l’art. Il effectue ainsi des visites régulières de l’autre côté de l’Atlantique, contribuant peu à peu à déplacer la capitale des arts de Paris à New-York. Il s’y installe en 1940 fuyant le nazisme et aidé de ses proches, il y  ouvre une galerie au 16 East 57th Street, transférée en 1953 au 20 East 79th street.

Pendant ce temps en France, ce qui reste de sa collection est peu à peu spoliée par l’Occupant, sa galerie devenant comble du déshonneur l’Institut d’étude des questions juives. Bien qu’une partie de la collection fut rendue à ses propriétaires légitimes, la famille continue encore à se battre pour récupérer ses biens. Ainsi en 1997 elle récupère L’odalisque de Matisse exposée au Seattle Art Museum, en 1999 c’est la France qui restitue un Nymphéa de Monet et en 2014 c’est le centre d’art norvégien Henie-Onstad qui rend Robe bleue dans un fauteuil ocre de Matisse.

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Leger, Trois femmes, 1921

L’un des points forts de l’exposition est de sortir légèrement de son sujet pour plonger dans le contexte plus large du monde de l’art sous la domination nazi dès 1933. On nous explique clairement l’opposition entre ce que devait être l’art aryen, représentant la grandeur du peuple allemand et ses valeurs de travail, de monde rural, de virilité et de femme au foyer et au contraire la mise au pilori de l’art moderne considéré comme « art dégénéré » par Gobbels. Deux expositions ont ainsi été organisée en 1937 à Munich,  « GRANDE EXPOSITION DE L’ART ALLEMAND » et  celle « D’ART DÉGÉNÉRÉ » qui voyagea dans 12 villes avec plus de 3 millions de visiteurs. On indiquait notamment sur les cartels le prix des œuvres avec la mention  « payé par les impôts du peuple allemand ».

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Marie Laurencin (1883-1956), La répétition (Groupe de femmes), 1936, huile sur toile, 120,5 x 120,5 cm, 1936 Centre Pompidou, Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle (Don de Paul Rosenberg, 1947).

Vous l’aurez compris c’est une exposition d’une grande richesse que je ne peux pas vous résumer complètement, il faut la voir, la vivre ou lire le livre d’Anne Sinclair. C’est instructif et enrichissant en plus d’être un plaisir artistique. C’est rare qu’une exposition réussisse à ce point à dépasser le simple affichage de tableaux aussi beaux soient-ils pour transcender un sujet. C’est le cas ici. C’est une page de l’histoire qui nous ai raconté.

Bravo

Commissariat :

Elie Barnavi, Benoît Remiche, Isabelle Benoit, Vincent Delvaux et François Henrard, de l’équipe Tempora. Elaine Rosenberg, belle-fille de Paul Rosenberg, à New York et Anne Sinclair, marraine de l’exposition.

Pissarro à Eragny

illusprogramme-pissarroRestons dans la nature avec le doyen des impressionnistes, Camille Pissarro (1830-1903). Moins connu qu’un Monet ou qu’un Renoir, Pissarro tient pourtant une place à part dans l’Histoire de l’art du XIXe siècle et du mouvement impressionniste. Proche de Corot, Monet, Cézanne, Daubigny ou encore Gauguin il est le seul peintre à avoir participé à toutes les expositions du groupe entre 1874 et 1886.

L’exposition du musée du Luxembourg ne se veut pas monographique, elle s’attache à une petite partie de sa vie, celle de son installation dans le village d’Éragny-sur-Epte dans l’Oise à partir de l’hiver 1884. Sa femme, Julie Vellay, attend son 8eme enfant, il cherche un endroit pour toute sa famille. Parmi toute sa petite tribu, 5 de ses fils deviendront peintres à leur tour. Lucien, l’aîné fonde même en Angleterre une maison d’édition, Eragny Press en hommage au village familial.

Camille Pissarro, Coin de jardin à Éragny, 1897 © Ordupgaard Museum

C’est une période de stabilité, de douceurs, de joies familiales, de paysages quotidiens et de motif récurrents. Il devient propriétaire de sa petite maison en 1892 grâce à un prêt de Monet et il y reste jusqu’à sa mort en 1903.

C’est bien évidement des paysages à profusion qui nous sont présentés. Différentes vues d’un même endroit, différentes lumières, typique des impressionnistes mais qui évoluent avec le temps vers un renouveau néo-impressionniste proche de Seurat. Ses convictions politiques sont également abordées. Pissarro était comme de nombreux artistes des années 1880 proche des idées anarchistes, il sera même recherché comme anarchiste non-violent après l’assassinat de Sadi Carnot en 1894. Il était partisan d’un art pour l’art, proche de tous, montrant le travail et débarrassés des idées religieuses et capitalistes. En 1889 il entreprend d’illustrer un album anarchiste, Turpitude sociale qui influence ses propres fils à ses idées politiques. Il s’attache également à peindre le monde rural avec le plus de fidélité possible. Il réaliste ainsi un livre illustré, Le travail des champs.

Camille Pissarro, Le bain de pieds, 1895 © Art Institute of Chicago

C’est une belle exposition à faire qui raconte avec douceur les dernières années de la vie de Camille Pissarro et le lien qui l’a uni à Eragny, un lien similaire à celui qui a uni Giverny et Monet.

Exposition au musée du Luxembourg 16mars-9 juillet 2017

Commissariat : Richard Brettell, directeur de l’Edith O’Donnell Institute of Art History, The University of Texas, Dallas et Joachim Pissarro, Bershad professeur d’histoire de l’art et directeur des espaces artistiques du Hunter College, City University of New York.

Scénographie : Etienne Lefrançois et Emmanuelle Garcia

Rembrandt en toute intimité

crlr0xrwcae4pfcC’est l’une des plus jolies et plus attendues expositions de la rentrée que je suis allée voir pour vous, celle consacrée à l’une des plus grandes stars de l’Histoire de l’art : Rembrandt intime au musée Jacquemart-André.

Comme toujours le musée part de ses propres collections pour bâtir autour de ses œuvres un discours. Ici ce sont trois toiles du maître qui ont inspiré le propos et qui racontent le maître.Le Repas des pèlerins d’Emmaüs (1629), le Portrait de la princesse Amalia van Solms (1632), et le Portrait du Docteur Arnold Tholinx (1656) illustrent trois périodes de la vie de Rembrandt ainsi que l’évolution de son style.

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La première oeuvre, Les pèlerins, est peinte en 1629, il a 23 ans mais est déjà un artiste accompli de Leyde qui maîtrise son art et témoigne de utilisation du clair-obscur, dans la lignée caravagesque mais complètement réinterpréter à la sauce hollandaise. La lumière et l’obscurité servent à rendre l’intensité narrative et dramatique et attirent le regard sur la sainteté des personnages. 9-paris-musee-jacquemart-andre-institut-de-france-studio-sebert-photographes
Pour le portrait de la princesse, Rembrandt vient de s’installer à Amsterdam et il devient un peintre célèbre avec des commandes qui affluent. Amalia van Solms, est l’épouse du stathouder de Hollande, l’un des personnages les plus importants du pays et son portrait témoigne du fait que le peintre travaille désormais pour les plus grands. Il réalise aussi bien des portraits officiels, des portraits de commande, des portraits intimes et des portraits imaginaires avec à chaque fois des codes propres, tantôt austère, tantôt plus psychologique ou tantôt dans la magnificence la plus totale.

Mais son modèle le plus fidèle, en dehors de sa famille et notamment son épouse Saskia van Uylenburgh, c’est lui-même tout au long de son existence. Un peu comme un journal intime, on le voit vieillir certes mais surtout il se sert de sa figure comme une base de travail sur la représentation psychologique de ses modèles à laquelle il tenait tant.

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Dans les années 1650-1660, sa renommée porte désormais jusqu’en Italie pourtant les épreuves s’accumulent. Il a déjà perdu sa femme en 1642, puis sa nouvelle compagne Hendrickje Stoffels et son fils Titus ; il doit également vendre sa maison et ses collections pour échapper à la faillite. Son style évolue, il devient plus libre, plus vibrant, presque palpable et le Portrait du docteur Arnold Tholinx correspond à cette évolution..

En dehors de ces trois œuvres vous pourrez apprécier des gravures, des dessins, et d’autres peintures.

Je radote mais j’aime  beaucoup les expositions du musée Jacquemart-André. Elles réunissent à mon goût deux qualités essentielles : elles onts des sujets de choix et ne m’assomment pas, elles sont claires si vous préférez. Encore une fois, le musée est donc fidèle à sa réputation et ce à pourquoi je l’aime. Cette exposition est un petit bijoux avec des œuvres rares et merveilleuses autour d’un artiste aussi célèbre que mystérieux. Vraiment, un délice !


Exposition au musée Jacquemart André jusqu’au 23 janvier 2017

Commissariat

Emmanuel Starcky, Directeur des Domaines et Musées nationaux de Compiègne et de Blérancourt.
Peter Schatborn, Conservateur en chef émérite du Cabinet national des estampes au Rijksmuseum d’Amsterdam.
Pierre Curie, Conservateur du Musée Jacquemart-André.

Les beaux paysages d’Île de France et de Normandie, comme un avant goût de vacances

Le paysage et tout particulièrement le paysage du XIXème siècle a été très à la mode cette saison. Le besoin d’espace ou de jolies couleurs peut-être.

Deux régions ont eu les honneurs, l’Île de France et la Normandie. L’une au musée de Sceaux et l’autre au musée Jacquemart André.

Dans le joli petit château de Sceaux, musée de l’île de France, les romantiques,  l’école de Barbizon, les impressionnistes et les néo-impréssionnistes sont à l’honneur. L’exposition rappelle combien cette région a été la capitale d’un genre en pleine évolution loin des mépris de l’académisme classique.
Pendant longtemps le paysage n’est pour beaucoup qu’un joli fond derrière des personnages historiques ou religieux et même si les écoles du Nord surent très tôt en leur temps lui donner ses lettres de noblesse, en France il tarde à s’imposer face au carcan de la théorie des genres de l’Académie Royale. En terme de prestige il arrive loin derrière les vierges, les héros ou même les portraits. Ainsi, même si des artistes comme Hubert Robert ou Pierre-Henri de Valenciennes  avaient commencé à bouger les lignes, il faut attendre le XIXème siècle avec sa nouvelle vision de l’artiste et le chamboulement des genres pour lui donner son véritable élan. Et entre le chemin de fer qui permet de s’éloigner facilement et rapidement de Paris,  le matériel de peintre plus moderne (le tube, en fin !!!!!) , la photographie qui lance un vrai questionnement sur l’intérêt de la peinture et une réflexion générale sur l’évolution des campagnes dans un siècle en plein changement sociétale et environnemental, tout cela forme un creuset parfait pour que le paysage moderne se forme peu à peu et attire de plus en plus d’artistes aux réflexions très différentes.

Quand à Sceaux on note l’influence de l’Âge d’or Hollandais sur les premiers paysagistes de la région, coté Jacquemart-André on rappelle  l’influence déterminante des anglais qui dès le XVIIIème siècle se sont intéressés à ce genre  avec  Gainsborough,  Constable puis Turner qui se rend en Normandie à la fin des guerres napoléoniennes. Les Pays-Bas et le Royaume Unis sont les deux nations précurseuses du paysage français.

Il y a d’abord l’école de Barbizon qui dans la forêt de Fontainebleau à l’auberge du père Ganne réunit des peintres comme, Rousseau, Corot, Millet qui se retrouvent dans une vision rêvée de la forêt sauvage et en même temps si proche. Mais le nom d’école est trompeur, il s’agit plus d’une fraternité d’artistes où se mêlent les points de vue, les regards et les styles.Expo_Paysages_Lavieille_Barbizon

Puis les impressionnistes vont encore plus loin en libérant la touche et le motif pour ne retenir que l’impression, la lumière. Jongking, Corot ou Renoir peignent notamment la vallée de la Seine avec douceur et  nostalgie, portant leurs regards vers la Normandie.

L’exposition se veut un très jolie voyage dans le temps, à une époque où tout s’accéléraient mais ou la nature avait encore une place déterminante, où Gentilly c’était la campagne et où le périphérique n’existait pas, où les canotiers et les moulins faisaient rêver les passants.  Mais les peintres et les photographes témoignent aussi des désastres de la guerre contre la Prusse de 1870 qui furent nombreux dans la région.

Coté Jacquemart-André on s’exile un peu plus à l’Ouest, quoi que. Nous retrouvons grosso-modo les mêmes artistes et cette même envie de témoigner d’une société en pleine évolution et de cette nature si proche qui côtoie l’industrialisation et les débuts du « tourisme » avec la mode des bains de mer. On visite la Normandie à travers ses artistes fétiches, ses « locaux » Boudin et Monet. Mais on rencontre aussi des parisiens qui ont pris le train comme Edgar Degas ou Caillebotte. La ligne Paris-Rouen est ouverte en 1843, prolongée vers Le Havre en 1847, vers Dieppe l’année suivante et vers Fécamp en 1856. Dans les années 1860, le train dessert DeauvilleTrouville et toutes les stations de la Côte Fleurie.

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BOUDIN Eugène-Louis (1824-1898) Scène de plage à Trouville – 1869 – Huile sur panneau – 28 x 40 cm – Collection particulière. Courtesy Galerie de la Présidence, Paris © Galerie de la Présidence, Paris

Les barques des pécheurs d’Honfleur, les berges de Dieppe et les falaises d’Etretat se mêlent joyeusement aux belles robes et aux ombrelles des grandes dames venues prendre l’air. Le paysage pur rencontre la peinture de mondanités.

Vous l’aurez compris ce sont deux expositions conçues de manières très indépendantes l’une de l’autre mais qui se révèlent très complémentaires dans le sujet, la naissance du paysage et son épanouissement à travers deux régions essentielles la Normandie et l’Île de France. Alors si vous aimez les peintres de Barbizon ou bien que vous préfériez l’impressionniste aux couleurs chatoyantes, vous serez comblés. Une manière de voyager dans le temps et dans l’espace sans aller trop loin (enfin quand on est parisien:/).

 

PAYSAGES DU ROMANTISME A L’IMPRESSIONNISME LES ENVIRONS DE PARIS
Du vendredi 18 mars au dimanche 10 juillet 2016
Musée du Domaine départemental de Sceaux

NORMANDIE L’ATELIER EN PLEIN AIR MONET, RENOIR, PISSARRO, SISLEY, GAUGUIN… Musée Jacquemart-André 18 mars – 25 juillet 2016

Claire Durand-Ruel Snollaerts, historienne de l’art, spécialiste et experte de Camille Pissarro. Elle a établi le catalogue raisonné de l’artiste.
Jacques-Sylvain Klein, historien de l’art.
Pierre Curie, Conservateur du Musée Jacquemart-André.

 

 

 

 

Carambolage…ou pas. Faut voir !

carambo_page_expoEn ce moment, il y a une drôle d’exposition au Grand Palais, Carambolage. Je ne sais pas si vous l’avez visitez ou si vous hésitez, mais ce que je peux déjà vous dire c’est que c’est vraiment une étrange expérience. Elle ne reprend aucun des codes classiques d’une expo normale. Pas d’artistes majeurs, pas de thème porteur, ni même de textes explicatifs ou de cartels. Rien, à part vous-même pour décoder ces 185 œuvres issues de tous styles et toutes époques, de l’art contemporain à l’art le plus primitif.

Jean-Hubert Martin, son concepteur est un historien d’art, conservateur, directeur d’institution et commissaire d’exposition français qui a déjà essayé de faire renaitre le principe des cabinets de curiosités et qui a toujours pensé que toutes les formes d’art devaient être placées sur un pied d’égalité. De même il veut à travers cette exposition débarrassé l’art de tous ses discours compliqués, de ses débats sans fin, et le décloisonner complètement de toute vision muséale. D’où l’absence de tout, à part les règles du jeu en début de parcours.

Chaque œuvre ou objet répond d’une manière ou d’une autre à la précédente et c’est à vous de deviner le lien. Ce dernier peut-être thématique (maternité, sexualité, sens, religion) ou formel. Il faut chercher, je n’ai personnellement pas toujours trouvé.

Par contre ne cherchez pas d’œuvres majeures ici même si certains noms sont connus, encore une fois ce n’est pas le sujet. Le sujet c’est le jeu ! Aussi beaucoup d’œuvres ont un côté amusant, comme le double portrait de Jean Boinard, Anatomie trans-schizophrène » (1999), de Gilles Barbier qui reflète les pensées profondes d’un homme, ou le diptyque flamand qui fait l’affiche et qui est…comment dire ? Particulier !

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Gilles Barbier, Anatomie trans-schizophrène, 1999, Paris, courtoisie galerie G.-R. et N. Vallois 

La presse est assez dure avec cette exposition. C’est vrai qu’il faut aimer, c’est un peu bizarre et je ne suis pas sûre d’avoir toujours bien compris, mais comme à priori ce n’est pas grave car le but c’est de faire à sa sauce, je le vis bien. Disons que l’avantage c’est qu’on ne sort pas avec une migraine à cause de trop d’explications et qu’on peut le faire avec les enfants car ça ne prend pas trop de temps du coup, après quand on regarde le prix des expositions, je ne vous cache pas qu’on peut se demander : « tout ça, pour ça ? ».  Donc pour une fois, je ne prends pas de risque à vous conseiller vivement de la faire, c’est trop spéciale comme démarche pour plaire à tout le monde et il faut en être conscient. Mais si vous êtes désireux de vivre une expérience originale qui sort des sentiers battues, des expos traditionnelles que certains jugent planplan, alors oui, c’est fait pour vous.

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© Tête changeante, 1683, huile sur toile, H. 67; L. 55 cm, Le Mans, musée de Tessé, inv. 

Commissaire de l’exposition : Jean-Hubert Martin

Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais Jusqu’au 4 juillet 2016

Avec le soutien de la MAIF, mécène d’honneur de la Rmn-Grand Palais et le généreux concours de la Fondation LUMA, la Fondation Etrillard, agnès b., la Fondation Scaler, la Fondation Clarence Westbury et de Jean-Yves Mock.

– See more at: http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/carambolages#sthash.LC9mXkvO.dpuf

 

 

L’ironie de Klee au Centre Pompidou

Cette semaine je vous emmène voir un artiste atypique et majeur du XXème siècle qui a pris ses quartiers au Centre Pompidou, vous l’avez peut-être deviné, il s’agit de Paul Klee.

Son art est coloré et plus compliqué qu’il n’y parait mais sympathique à regarder même pour quelqu’un comme moi qui aux premiers abords n’est pas sensible sensible à l’art contemporain, surtout quand cela devient trop « compliqué ».   230 œuvres ont été réunies et exposées de manière thématique afin de montrer l’ironie dont use Klee pour dénoncer ses contemporains, de ses débuts satiriques à la dénonciation de la montée du nazisme en Allemagne. « Nul n’a besoin d’ironiser à mes dépens, je m’en charge moi-même » disait-il, ce qui témoigne selon la commissaire de l’exposition d’une certaine distance avec son environnement notamment avec les autres mouvements artistiques que sont le cubisme, le constructivisme ou le dadaïsme.

Ce point de vue adopté par le Centre Pompidou pour aborder l’art de Paul Klee permet de circuler dans l’exposition avec une certaine légèreté à travers des œuvres souvent pleine d’humour.

Ainsi dès ses débuts son ironie est une démarche artistique en soit, la satire étant une manière de dépasser le fait qu’un artiste soit souvent obligé de copier les anciens pour se former, notamment l’Antiquité classique. Loin des corps magnifiés académiques, Klee de son côté les déforme de façon grotesque à travers une série de gravure, Les Inventions.

Dans le même esprit, s’il est sensible à la démarche cubiste qu’il découvre à Munich en 1911, il y trouve une structure qui lui permet de construire ses œuvres toutes en ligne mais on ne peut pas pour autant qualifié Klee de peintre cubiste. Une section de l‘exposition est également consacrée à la relation qualifiée de tendue entre l’artiste et Picasso. Dans les années une influence peut être décelée dans la Belle Jardinière qui évoque les physionomies biomorphiques de Picasso, mais ce dernier n’a à priori de son côté pas été marqué dans son œuvre par Klee. Autre mouvement qui marqua sa production, le constructivisme dans lequel il piochera les éléments modernistes qui anime ses fameuses grilles.

L’une des parties les plus surprenantes et drôles du parcours est celle consacrée aux marionnettes. Pour son fils Félix, il réalisa tout un petit théâtre qu’il anima d’une cinquantaine de figurines, parfois non considérées comme des œuvres en soit.  Faites d’assemblements de matériaux divers, l’une d’entre elles est même un autoportrait sous un aspect arabisant tel qu’il se fantasmait.

Autre moment fort, la partie consacrée à la fin de sa carrière après l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933 marquant le début de son exil à Berne. L’horreur du nazisme et de tout ce qu’il engendre est contrebalancé par des œuvres volontairement plus enfantines non dénuées de sens. En parallèle, la simplification des formes, expression de détresse est la manifestation de la maladie qui fige peu à peu son corps. Klee était atteint de sclérodermie. C’est comme ça que l’obsession de la mort envahit peu à peu son œuvre.

Je ne suis pas sûre de vous avoir donner envie de découvrir cet artiste et d’aller le voir. Ce que je peux vous dire pour vous convaincre c’est que j’ai été agréablement surprise car je ne connaissais Paul Klee que de loin, je savais identifier ses œuvres mais sans plus. Cette grande rétrospective permet de voir des œuvres visuellement très différentes, drôles mais aussi très belles et surtout pleine d’onirisme et de couleurs légères. J’ai beaucoup aimé quoi !

Paul Klee
L’ironie à l’œuvre
6 avril 2016 – 1er août 2016

Commissaire : Mnam/Cci, Angela LampeWP_20160415_21_13_27_Rich.jpg

Budapest au Luxembourg. Si si c’est à Paris

capture_decran_2016-01-25_a_12.26.00.pngCela fait un moment que j’ai vu cette exposition et que j’essaye de vous en parler mais je n’arrive pas à trouver par quel angle le faire. En effet, il ne s’agit pas d’une exposition à proprement parlé, avec un thème bien précis et une réunion d’œuvres venues d’un peu partout pour illustrer le propos. Ici ce sont toutes des œuvres venues du musée des Beaux-arts de Budapest qui est actuellement fermé pour travaux. En fait c’est comme visiter un concentré de musée avec une approche chronologique et des pièces de maîtres : Dürer, Rembrandt, El Greco…

C’est pourquoi il est très difficile de vous résumer l’ensemble. Ce qui n’enlève rien au charme de ce parcours et à son intérêt. De plus l’art hongrois est assez peu représenté en France et quelques pièces de différentes époques nous montrent une production très riche. Cela commence avec la période médiévale et le règne de Sigismond du Luxembourg (1387-1437) qui réunit la Bohème et la Hongrie. Comme dans de nombreux pays d’Europe, l’art de la Renaissance italienne se mêle à l’art gothique donnant des œuvres douces comme cette délicate sainte Dorothée.

Une partie de l’Histoire de l’Art européen est ainsi survolée avec les deux grandes Renaissances, celle des écoles du Nord à travers des artistes aussi fabuleux qu’Altdorfer, Cranach ou Dürer mais aussi les italiens avec Bellini, Artemisia Gentilesch ou Bernardino Luini que j’adore. Vous rencontrerez une surprenante Marie Madeleine peinte par Greco, un saint Jacques de Tiepolo, des tous petits animaux représentés avec la minutie anatomique de Hans Hoffmann, une porteuse d’eau de Manet, un Monet, un Cézanne, etc.

b22511f8bb25d62e692e7ddb20237534Mais encore une fois l’originalité repose surtout sur l’évocation de l’art de Budapest comme Mihály Munkácsy (1844-1900) qui est proche du mouvement académique avec des œuvres très réaliste mais aussi Károly Ferenczy (1862-1917) qui incarne beaucoup plus la modernité et qui est considéré comme « le père de l’impressionnisme hongrois ».
Au XIXème, Budapest née de la fusion entre Obuda et Buda en 1872 est une capitale en pleine expansion. Ces artistes voyagent et subissent l’influence de tous ces nouveaux mouvements européens notamment le symbolisme.

Vous l’aurez compris, il est très dure pour moi de décrire correctement cette exposition et de lui rendre justice, mais vraiment c’est une très belle balade à faire et je vous la conseille.

 

Commissariat d’exposition : Laurent Salomé, conservateur en chef du patrimoine et directeur scientifique de la Rmn-Grand Palais ; Cécile Maisonneuve, docteur en histoire de l’art, conseiller scientifique à la RmnG-rand Palais. Scénographe : Jean-Julien Simonot

 

 

 

Beauvais

Cette semaine je ne vais pas vous parler d’exposition mais d’une ville, de sa cathédrale et de son musée rénové depuis déjà plusieurs mois : Beauvais.

Pour ceux qui ne situe pas, Beauvais est une petite ville du sud-ouest de l’Ouest et sa cathédrale est l’une des plus surprenante que je n’ai jamais visitée. Notre-Dame de Paris est la plus célèbre dans le monde, Amiens la plus grande et Reims la plus royale mais Saint-Pierre de Beauvais est celle qui donne le vertige quand on y pénètre. Avec ses 48,50m de hauteur sous nef, elle est la plus haute d’Europe et procure à ceux qui la visitent une drôle d’impression. Pas besoin de monter en haut pour sentir sa tête tourner. Ce colosse a pourtant des pieds d’argile et depuis sa construction au XIIIème siècle (début des travaux n 1225), sa hauteur délirante lui confère aussi une grande fragilité et elle ne fut en fait jamais finie à cause d’un éboulement du chœur en 1284 et de sa flèche en 1573. Cela donne un petit côté trapu car sa nef ne comporte qu’une seule travée. La cathédrale se distingue aussi par ses verrières des XIIIème, XIVème et XVIème siècles et ses horloges (une médiévale et une astronomique de 1866) un peu cachées par les travaux.

L’autre particularité de la cathédrale c’est d’avoir conservée avec Notre-Dame-de-la-Basse-Œuvre sa prédécesseure. Cette dernière édifiée à la fin du Xème siècle évoque un style carolingien préroman, étonnant de simplicité et grande pour son époque.

Juste à côté dans l’ancien palais épiscopal construit par Louis Villiers de l’Isle Adam dans un style renaissance se trouve les collections du MUDO, le musée départemental de l’Oise qui a la bonne idée d’être gratuit, et oui !!! En plus d’un très bon accueil, le musée réouvert en 2015 présente essentiellement des collections du XIXème siècle. Vous pourrez notamment voir un aperçu de l’art du paysage avec des peintures de Camille Corot, Alfred Sisley ou Paul Huet. Des beaux éléments d’art décoratif. Mais c’est surtout la restauration du tableau de Thomas Couture, l’enrôlement des volontaires de 1792, tableau gigantesque et inachevé de 45m² présenté avec une série d’études qui mérite le coup d’œil.

Au dernier étage, sous les combles vous pourrez également admirer une charpente en chêne de 14m.

J’aurai pu vous parler aussi de l’abbaye Saint-Lucien, ou de la galerie de la tapisserie mais je vous laisse découvrir cette petite ville par vous-même, un jour de soleil sinon la pierre picarde peut paraître triste à certains.

Bonne visite.

 

plus que quelques jours pour admirer la garde robe de la « divine comtesse »

imageIl vous reste quelques jours pour profiter de l’exposition consacrée à la fascinante comtesse Greffulhe, une femme étonnante, cultivée, protectrice des arts et amatrice de mode d’où sa présence au musée Galliera.

Élisabeth de Riquet de Caraman-Chimay (1860-1952) appartient à la très bonne société, elle est la nièce de Robert de Montesquiou et elle épouse à 18 ans, en 1878 le future comte Henry Greffulhe. Mais c’est sous les traits de la duchesse de Guermantes, personnage de A la recherche du temps perdu de Marcel Proust qu’elle devient immortelle.

En plus d’être une très belle femme dont la beauté éblouie ses contemporains – Proust disait d’elle, « tout le mystère de sa beauté est dans l’éclat, dans l’énigme surtout de ses yeux. Je n’ai jamais vu une femme aussi belle. »- la comtesse a aussi de l’esprit. Dans son salon rue d’Astorg, ou dans son château, de Bois-Boudran ou encore dans sa villa de Dieppe, elle reçoit Anatole France, prend des cours avec Nadar, organise aussi des représentations lyriques, comme celle de Béatrice et Bénédict d’Hector Berlioz au théâtre de l’Odéon en 1890 et la première représentation parisienne de Tristan et Isolde de Richard Wagner, elle favorise avec la princesse Edmond de Polignac la venue à Paris des Ballets russes, soutient Marie Curie, se passionne pour les travaux d’Edouard Branly et est également un soutient du colonel Dreyfus ou du Front populaire malgré ses origines aristocratiques. Une femme aussi belle qu’étonnante je vous dis !!!

Elégante, elle sait se mettre en scène et prépare ses apparitions avec minutie, prenant grand soin de sa toilette. Une cinquantaine de modèles sont présentés dans l’exposition, griffés Worth, Fortuny, Babani, Lanvin, Nina Ricci. Chacune des tenues témoigne d’une part du bon goût de la duchesse, d’autre part de sa grande modernité. Elle suit la mode et s’habille dans l’air du temps, et elle en a connu des époques : elle vécut la fin du Second Empire, deux républiques, deux guerres mondiales, connut la Belle Époque et les Années folles.

Certaines pièces sont absolument merveilleuses et donne envie de se glisser dedans pour faire revivre les fastes du passé comme cette cape russe offerte par Nicolas II lors de sa visite à la comtesse en 1896 qui fit encore sensation quelques années plus tard comme en témoigne un article du Figaro du 15 avril 1904. Elle avait en effet fait mettre sa cape au gout du jour par Worth et la porta lors d’une soirée lors d’une soirée de gala organisée au théâtre Sarah-Bernhardt au bénéfice des blessés russes.
Les robes de Worth sont celles que j’ai le plus aimées, elles sont magiques :
– la robe de tea-gown, en velours ciselé bleu foncé sur fond de satin vert qui mettait sa chevelure auburn en valeur, met parfaitement sa ligne en évidence.
– la robe byzantine portée pour le mariage de sa fille, dut quant à elle faire bien des jalouses, elle était « […] fascinante jusqu’à l’éblouissement, dans une sensationnelle toilette d’impératrice byzantine : robe de brocart d’argent couverte d’artistiques broderies à reflets nacrés rehaussés d’or et de perles fines, ourlée d’une bande de zibeline. Splendide collier de chien et sautoir en perles fines. Immense chapeau en tulle argent bordé de zibeline, avec, de chaque côté, de volumineux Paradis, entre lesquels se dressait droit et fier, un énorme diamant brillant comme une grosse larme de joie irisée de soleil […] » (La Femme d’aujourd’hui, décembre 1904).
Et que dire de la « robe aux lys », faite spécialement pour elle, avec sa taille princesse et se motif de lys rappelant le poème de Robert de Montesquiou
« Comme un beau Lis d’argent aux yeux de pistils noirs
Ainsi vous fleurissez profonde et liliale,
Et, tout autour de vous, la troupe filiale
Des fleurettes s’incline avec des encensoirs. »

C’est cette robe fabuleuse qu’elle porte sur de nombreuses photos dont sa photo d’identité.
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Une belle exposition, surtout pour femmes il faut l’avouer où on découvre une belle personne à travers ses robes, ce qui est une manière originale de découvrir quelqu’un, mais quand on dit que ce que l’on porte est le reflet de notre personnalité, ce n’est que trop vrai dans ce cas.
Le seul bémol revient aux armatures de bois des podiums trop visibles qui gâchent un peu la mise en scène, très jolie au demeurant, mais qui du coup a un côté pas fini. Rien de bien grave en somme au regard de la qualité de l’exposition. Le seul problème de ce genre d’exposition, c’est qu’après on veut gagner au loto pour être aussi élégante avec toutes ses toilettes….

LES ROBES TRÉSORS DE LA COMTESSE GREFFULHE

Du 7 novembre 2015 au 20 mars 2016
Musée Galliera
Commissariat :
Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera,
Et l’équipe de la conservation et de la documention du Musée de la Mode de la Ville de Paris,
Alexandra Bosc, Laurent Cotta, Sophie Grossiord, Sylvie Lécallier et Sylvie Roy.