Il vous reste un peu moins d’une semaine pour découvrir l’épopée fascinante de la famille Lumière au Grand Palais.
Je me suis retrouvée dedans un peu par hasard pour être honnête mais quel enchantement et quelle poésie dans cette exposition. Conçue pour célébrer les 200 du Cinématographe avec la première séance payante organisée au Salon Indien du Grand Café le 28 décembre 1895, cette exposition nous plonge dans la magie créative et géniale des frères Louis et auguste Lumière. Et quel lieu pour l’accueillir ! Ce Grand palais majestueux, construit pour l’Exposition universelle de 1900 où les frères présentèrent leurs films en 75mm. Un juste retour des choses avec justement une reconstitution plus vraie que nature du salon indien.
Les vieilles machines qui ont précédé le cinématographe sont là, on peut « jouer » avec un plaisir d’enfant en animant les différents mécanismes. On pose ses yeux dans le kinétoscope de Thomas Edison, on regarde les pantomimes lumineuses de Charles Emile Reynaud, le phénakistiscope de Joseph Plateau, les lanternes magiques ou encore le fusil photographique d’Emile-Jules Marey. C’est génial. Je ne vois pas d’autres mots.
C’est l’Histoire de cette invention qui fait partie de notre quotidien qui nous est expliquée, les premières machines, les brevets, les pellicules, les contemporains des frères Lumière, Charles Pathé, Léon Gaumont et Georges Méliès qui vont influencer le monde du cinéma eux aussi. On pénètre également dans l’intimité de la famille Lumière car ils filment leurs femmes, leurs enfants. C’est très émouvant.
Et que serait le cinéma sans films justement. Plusieurs écrans interactifs vous permettent de voir et revoir de nombreuses petites scénettes venus d’un passé qui semble à la fois si loin et si proche. On découvre notamment les premières comédies, comme « l’arroseur arrosée » réalisé par Louis. Dans le fond vous verrez un écran géant où vous pourrez au choix choisir un extrait à visionner et où s’affichent des dizaines et des dizaines de petites vidéos.
Pour filmer le monde, les Lumière envoient dans de nombreux pays des explorateurs preneurs de vues, dont le plus célèbre Gabriel Veyre, rapportent des vues exotiques d’Afrique ou encore du Mexique.
La photographie tient aussi une place importante dans le parcours. Antoine, leur père était lui-même photographe et a eu une grande influence sur la carrière de ses fils les poussant à la créativité et l’ingéniosité. Louis et Auguste ont donc aussi cet héritage de photographe qu’ils vont révolutionner, par l’invention du photorama d’une part en 1901 ( » premier procédé de photographie panoramique permettant la projection dans une rotonde d’un cliché unique représentant un tour d’horizon, soit 360° ») puis surtout l’ Autochrome en 1903, la première photographie couleurs.
L’art du cinéma est toujours en mouvement, en quête de nouveauté et pour rappeler ce lien si fort entre passé et future, vous pouvez rentrer dans un film des frères Lumière via le procédé de la 3D, puis en fin de parcours des cinéastes contemporains (Tarentino, Almodovar, Dolan etc.) réinterprètent à leurs manières l’un des films les plus emblématiques des frères Lumière, « la sortie d’usine ».
Un joli passage de témoin…
Jusqu’au 14 juin 2015
Exposition conçue et produite par l’Institut Lumière Commissaires Thierry Frémaux et Jacques Gerber Scénographie Agence NC – Nathalie Crinière Conception audiovisuelle Harouth Bezdjian