A star is dead il y a 500 ans. Leonard au Louvre !

 

Il y a 500 ans disparaissait Leonardo Da Vinci à Amboise. Ce fils illégitime d’un notable florentin, devenu avec le temps l’un des plus grands artistes du fait de son talent et son érudition ne cesse encore aujourd’hui de fasciner et d’attirer les foules. Pour le célébrer comme il se doit, le Louvre qui possède la plus grande collection au monde de ses œuvres (merci François Ier) organise après 10 ans de travail l’exposition de tous les superlatifs. « Grandiose », «  historique », « exceptionnelle », « seul le Louvre pouvait le faire ». N’en jetez plus !
Et il est vrai que cette exposition était sans doute l’une des plus attendues et donc très fréquentées (330.000 réservations fin octobre). Mais qu’en est-il vraiment ?

L’exposition commence par la formation de Leonardo Da Vinci dans l’atelier de Verrocchio, sculpteur, peintre et orfèvre florentin. Chez lui notre Leonardo apprend l’importance de la lumière sur le rendu des formes. Comment les ombres et les clairs façonnent un objet, plus que la ligne. Vers 1478, il va plus loin en élaborant le componimento inculto (« composition inculte »). Un dessin libre, instinctif, en rupture avec la réalité des lignes fixes et en recherche de mouvement. Cette recherche picturale aboutira au fameux sfumato. Une superposition de léger glacis qui finit par gommer les contours et donner un aspect vaporeux à ses œuvres.

L’Étude pour la Madone au chat, British Museum. Source Wikipédia

Puis vient la période milanaise, jusqu’à l’invasion française par Louis XII en 1499. L‘artiste se diversifie et devient scénographe, mais aussi concepteur d’engins militaires. En 1500, il revient à Florence. La cité a subi quelques remous politiques, mais est désormais stable. Le gonfalonier de justice ouvre alors en 1503-1504, une compétition célèbre pour la réalisation de deux fresques sur des batailles florentines. Une sera réalisée par Leonardo, l’autre par Michel-Ange. Leonardo se frotte pour sa part à la bataille d’Anghiari. Malheureusement aucune de ces œuvres n’a survécu. Il ne nous reste que des dessins préparatoires pour avoir une idée de la fougue de cette fresque innovante à la composition déchaînée.

La partie de l’exposition qui est peut-être la plus fascinante est celle consacrée à l’homme de sciences. Grand humaniste de la Renaissance, Leonardo Da Vinci s’intéressait au monde qui l’entoure et ce depuis son enfance, quand son grand-père lui enseignait « Po l’occhio ! » (Ouvre l’œil !). Il étudie l’anatomie, l’optique, l’astronomie, la mécanique, la botanique, la zoologie et j’en passe. Ses feuilles (écrites de droite à gauche), illustrées de dessins techniques sont des merveilles à regarder. C’est dans cette partie que vous verrez dans le fond, l’Homme de Vitruve, prêtée à la dernière minute par l’Italie et qui restera que quelques semaines dans l’exposition du fait de sa grande fragilité.

La Madone Benois (1478) de Léonard de Vinci © The State Hermitage Museum, St Petersburg
La Madone Benois (1478) de Léonard de Vinci © The State Hermitage Museum, St Petersburg

Avec 10 peintures du maître, plus la Joconde en salle des états sur 20 connues et reconnues, on pourrait se dire waouh. Et pourtant, on sort de cette exposition avec un je ne sais quoi de manque. On est clairement sur notre faim. En fait, on a l’impression d’avoir vu beaucoup de dessin, du moins si on a réussi à se frayer un passage jusqu’à ces derniers. Alors oui, un dessin de Léonard c’est toujours merveilleux, c’est vivant, dynamique, et je ne parle pas de ses dessins scientifiques juste extraordinaires. Mais quand même ! De plus, si on regarde bien, dans le fond, une grande partie de l’exposition est consacrée à sa formation et présente donc des œuvres du maître Verrocchio. Se rajoute à cela l’impression de ne pas avoir eu beaucoup d’informations, et c’est peu dire, si on ne paye pas de guides ou d’audioguides. J’ai découvert aujourd’hui qu’il existait un livret sur le site du musée avec toutes les informations sur les tableaux, tout ce qui m’a manqué dans ma visite ! Peut-être que dans la précipitation et perdue dans la cohue j’ai manqué l’info sur place, mais un peu plus de textes sur les tableaux n’aurait pas fait de mal quoi qu’il en soit. Pour résumer, même si l’exposition regorge d’œuvres de premier plan, de dessins sublimes et tout et tout. On en sort un peu déçue et pour en avoir parlé autour de moi. Je ne suis pas la seule à me dire « beaucoup de bruit pas pour rien, mais beaucoup de bruit par rapport au contenu ». En comparaison, l’exposition sur Raphael était davantage complète et à plus d’un titre. Le propos était plus étoffé, la vie de l’artiste mieux expliquée et le corpus de peintures plus imposant.

Tête de femme dite La Scapigliata
Tête de femme dite La Scapigliata / Ministero dei Beni e delle Attività culturali – Complesso Monumentale della PiloEntrer une légende

Après, il est vrai qu’organiser cette exposition a été un parcours semé d’embûches diplomatiques et stratégiques. Quand un musée a un tableau de Léonard, il n’est pas fou, il ne veut pas le prêter et risquer de se priver d’une pièce majeure, privant l’exposition d’autres peintures majeures. Pas de Salavdor mundi non plus. L’oeuvre achetée pour une petite fortune soit disant pour être prêtée au Louvre pour cette exposition a tout simplement….disparu !

Malgré tout cela, je vous conseillerai de la faire cette exposition, car ça reste Léonard de Vinci, qu’on y voit des pièces sublimes, des pages de codex, et l’Homme de Vitruve, tout de même ! Mais n’oubliez pas de réserver sinon vous n’irez pas bien loin, et de choisir un créneau pas trop fréquenté, car être bousculé toutes les 2min gâche un tantinet l’expérience.

 

L'homme de Vitruve, dessiné par Léonard de Vinci
L’homme de Vitruve, dessiné par Léonard de Vinci © Getty / DeAgostini

 

LEONARD DE VINCI
Musée du Louvre
Du 24 octobre 2019 au 24 février 2020

 

Commissaire(s) :

Vincent Delieuvin, conservateur en chef du Patrimoine, département des Peintures, et Louis Frank, conservateur en chef du Patrimoine, département des Arts graphiques, musée du Louvre.

 

Hubert Robert, l’imaginaire de la ruine

L’un Élisabeth-Louise_Vigée-Le_Brun_-_Hubert_Robert_(1788)de mes peintres préférés est en ce moment à l’honneur au musée du Louvre et c’est trop bien. L’occasion pour beaucoup de découvrir ce dernier, de mettre un nom sur ses fameuses ruines, vous l’aurez deviné, je parle d’Hubert Robert.

Le parcours commence avec deux portraits de l’artiste, réalisés par deux de ses amis intimes Augustin Pajou et Elisabeth Vigée-Lebrun, qui nous présentent un bonhomme jovial, simple et sympathique qu’on a envie de connaître mieux et cela tombe bien, c’est pour ça que nous sommes là.

Homme instruit, Hubert Robert accompagne le comte de Stainville à Rome en 1754 qui lui obtient une place à l’Académie de France qui se situait alors au palais Mancini. Il y suit notamment les cours de Giovanni Panini qui aura une grande importance dans son œuvre.  

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Hubert Robert (1733-1808) Caprice avec le Panthéon devant le port de Ripetta, 1761 Huile sur toile -101,9 x 145,9 cm Liechtenstein. The Princely Collections, Vaduz–Vienna © LIECHTENSTEIN. The Princely Collections, Vaduz–Vienna

Hubert Robert s’oriente vers cette peinture d’architecture, c’est d’ailleurs à ce titre qu’il sera reçu à L’Académie Royale de Peinture et de Sculpture en 1766 avec Le Port de Ripetta à Rome. Mais en artiste du XVIIIème siècle, il est fortement marqué par les Capricci, ces paysages fantaisies et idéalisés, mêlant vrai et faux et dont Pannini est le digne représentant romain.  Ainsi ses œuvres ne sont pas de simples vues de Rome, de ses monuments et de ses ruines. Il aménage ses vues selon son imaginaire, recréant une autre Rome, un peu comme un condensé de ce qu’est pour lui la Ville éternelle, mêlant passé, présent et futur.   Ses dessins sont absolument merveilleux, il faut voir comment en quelques lignes appuyées, il compose toute une architecture, simplement rehaussée de hachures, c’est époustouflant. Il maitrise également parfaitement l’harmonie de la composition et des couleurs. Chacune de ses toiles est un spectacle où se mêlent le grandiose qui prend la forme des pierres ou de la nature sauvage à l’anecdotique, ces petits personnages bien vivants, lavant, dansant, s’aimant…Et je ne m’attarderait pas sur les aquarelles qui sont si charmantes que j’en prendrais bien une chez moi.

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Hubert ROBERT (Paris, 1733 – Paris, 1808), Jeunes filles dansant autour d’un obélisque, huile sur toile, 120 × 99 cm, Musée des beaux-arts de Montréal, 1798


Bien qu’il donne l’impression de représenter le passé, Hubert Robert est surtout un formidable témoin de son époque, ce XVIIIème siècle en pleine ébullition qui va bientôt plonger dans la Révolution. Comment ne pas s’étonner devant cette vue de la Fontaine de Trévi, non achevé avec encore ses échafaudages où celles de Paris en pleine évolution avec le Pont Neuf débarrassé de ses maisons, lui conférant un aspect à la fois lunaire et dramatique et bien évidemment sa fameuse peinture de la Bastille en plein démembrement ou dans le même style celle du château de Meudon. C’est comme si Hubert Robert était à la croisée des chemins du temps, et on sent que cette question le hante dans certaines de ces œuvres, comme avec ses danseuses tournant encore et encore autour de l’obélisque brisé. Témoin de son temps, il l’est aussi de manière plus anecdotique, quand emprisonné en 1793 car trop proche de la royauté, il peint encore et encore en nous racontant ainsi son incarcération, les soucis du quotidien, le dénuement, peignant jusque sur des assiettes quand le papier venait à manquer. Il se représente lui-même dans sa cellule de de la prison Sainte-Pélagie avec écrit sur la table « Dum spiro spero », « tant que je respire, j’espère ».

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Il se montre également visionnaire avec ses vues de la Grande Galerie, d’abord complétement détruite par la folie des hommes et le passage du temps face à un Apollon du Belvédère toujours droit et présent, puis surtout avec ses études pour l’éclairage zénithale qui inspireront les architectes quelques années plus tard.

Je suis peut-être à côté de mes pompes, mais je trouve qu’Hubert Robert a un petit côté préromantique. En particulier dans ces peintures d’incendies. Rome est en flamme dans le fond et toute la toile beigne dans une lueur rougeâtre angoissante. C’est encore une fois l’humanité en proie à ce qu’elle ne peut pas maîtriser, non plus le temps mais le feu dévastateur.

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Hubert Robert, L’Incendie de Rome, vers 1770-1785 huile sur toile, 75,5 x 93 cm, Musée d’Art moderne André-Malraux, Le Havre

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé cette exposition qui m’a rappelé sur certains points celle sur Turner en particulier parce que dans les deux cas je m’extasiais de tout et que je la referais surement avant sa fin le 30 mai.

Si vous avez envie de voyages et de rêves, je vous conseille vivement d’y aller vous aussi. C’est beau, c’est grand, c’est Hubert Robert et c’est le Louvre.

😉

Commissaire(s) :

Guillaume Faroult, musée du Louvre.

Jusqu’au 30 mi 2016 en association avec la National Gallery de Washington.

 

Dieu est Louvre sous le pinceau de Poussin et des autres

Poussin-catalogueIl faut se l’avouer les dernières expositions organisées au Louvre sous l’ère Martinez n’étaient pas très attractives, davantage tournées sur le côté  scientifique et sérieux  en sommes.
Alors ce côté moins « course aux visiteurs » n’est pas forcément une mauvaise chose. Au contraire, le Louvre ayant une tendance dernièrement à la disneïsation, cela le remet dans son cadre de musée d’art et d’histoire, mais les expositions sont aussi là pour distraire, aussi quand j’ai vu en gros placardé sur les murs extérieures les affiches « Poussin et Dieu » je me suis dit « chouette, chouette ! »

Bon je vous l’accorde, même si Poussin est connu de tous les amateurs d’art un tant soit peu au courant de l’histoire de l’art français, il l’est beaucoup moins du grand public. C’est donc l’occasion pour les 350 ans de sa mort, de le remettre sur le devant de la scène, car moi je vous le dit, Nicolas Poussin (1594-1665) c’est LE peintre français du XVIIème siècle, on ne le surnomme pas «  Raphaël français » ou même « génie européen »  pour des prunes. Je dirais même qu’il est dans le top 10 tous siècles confondus.

L'Assomption", vers 1629 ? Washington, National Gallery of Art, Ailsa Mellon Bruce Fund © National Gallery of Art, Washington
L’Assomption », vers 1629 ? Washington, National Gallery of Art, Ailsa Mellon Bruce Fund © National Gallery of Art, Washington

Pour ceux qui ne le connaissent pas, je resitue rapidement le personnage. Nicolas Poussin est né en France mais a fait sa carrière essentiellement à Rome. Il a essayé de revenir à Paris où il a été nommé peintre du Roy en 1640, mais l’expérience tourna court.  Grand peintre du mouvement classique, souvent considéré comme un artiste intellectuel et érudit, Poussin se passionne pour l’Antiquité qui va peupler sa peinture aux tons colorés.

387_bigIci ce n’est pas la mythologie gréco-romaine qui est exposée mais le catholicisme romain. Toute une production religieuse  est mise dans la lumière à travers 63 peintures, 34 dessins et 2 estampes. L’exposition pose la question de la foi de cet artiste considérer tantôt comme philosophe tantôt comme chantre du religieux et qui œuvra durant la Réforme catholique, une époque où l’image devait inspirer les croyants et susciter l’émotion religieuse.

On découvre en effet un artiste plein de profondeur, qui peint la religion avec une grande douceur et des coloris intenses, un peintre qui ne souhaitait pas peindre un portement de croix parce que trop éprouvant, « Le Crucifiement m’a rendu malade. J’y ai pris beaucoup de peine, mais le porte croix achèverait de me tuer ». Ce sont avant tout des scènes pleines de bonté et de délicatesse qui nous sont montrées.

 "La Sainte Famille", 1641-1642, Detroit, The Detroit Institute of Art © Bridgeman Images
« La Sainte Famille », 1641-1642, Detroit, The Detroit Institute of Art © Bridgeman Images

Certains sujets sont récurrents, comme la sainte famille ou la figure de Moïse. Des figures presque stoïques, figées dans une grande théâtralité qui pourrait paraitre fade, puis tout d’un coup surgit une vierge (Detroit, The Detroit Institute of Art) qui joue avec l’enfant Jésus sur ses genoux, comme une mère du XXIème siècle et qui fait toute la différence, qui change notre regard sur toutes les autres.

Poussin est un inventeur, il renouvelle le langage religieux, il mêle Ancien et Nouveau testament, christianisme et paganisme.  Moïse, personnage majeur de son art est perçu comme une préfiguration du Christ.

Même les paysages ne sont pas innocents chez Poussin. La nature se fait de plus en plus présente sur la toile, elle domine l’homme comme dans les quatre saisons. Le paysage devient Histoire. Chaque saison est associée à une scène de la Bible, et c’est nouveau pour l’époque.

Donc oui, Poussin est un grand peintre, pas chiant du tout comme je l’ai déjà entendu et c’est bon de nous rappeler alors que Vélasquez enflamme le Grand Palais, que nous aussi nous avons eu de grands artistes, maniant le pinceau avec génie au XVIIème siècle.

21507_lEn parallèle de cette exposition et dans sa continuité se trouve « La fabrique des saintes images – Rome-Paris, 1580-1660 ». Cette dernière a pour vocation de nous replacer dans ce contexte de Réforme catholique et de nous présenter les différentes traductions artistiques qui  en ont été faites dans la  Rome pontificale mais surtout en France. Sauf erreur de ma part ce ne sont que des œuvres du Louvre qui sont présentées, telles la Mort de la Vierge de Caravage ou le Christ mort de Philippe de Champaigne ainsi qu’un grand nombre de dessins. Mais c’est fou comme un accrochage différent, avec d’autres œuvres cela change le regard que l’on peut porter sur un tableau. Le Caravage semble plus grand et plus dramatique que lorsqu’il est dans la Grande galerie. Tout le pathétique de la scène ressort brutalement. Quant au Christ de Champaigne, il est plus violent aussi et il apparait dans tout son côté morbide et douloureux.

Le choix des dessins est sublime, Simon Vouet, Laurent de la Hyre, Annibale Carracci, Guido Reni, Gianlorenzo Bernini, Pietro da Cortona et j’en passe. Un très joli corpus et pour ne rien gâcher, pas besoin de courir dans tout le Louvre pour trouver l’exposition, car je pense ne pas être la seule à m’être fait tout le musée de long en large pour savoir si une expo était dans la Chapelle, dans le couloir Mollien, au rdc Richelieu etc., elle est dans le Hall Napoléon juste en face de Poussin pour plus de cohérence.

Dans une époque où la religion est un sujet sensible, on peut faire cette exposition pour tenter de comprendre comment entre d’autres temps, on a envisagé la représentation du divin ou juste pour le plaisir des yeux.

2 Avril 2015 au 29 Juin 2015

Poussin et Dieu
Commissaire(s) :Nicolas Milovanovic, musée du Louvre et Mickaël Szanto, université Paris-Sorbonne

La fabrique des saintes images
Rome-Paris, 1580-1660

Commissaire(s) :Louis Frank, département des Arts graphiques, et Philippe Malgouyres, département des Objets d’art,  musée du Louvre

La renaissance de la Sainte Anne, l’ultime chef-d’oeuvre de Leonardo Da Vinci

Nous revoilà au Louvre pour une très grande exposition centrée sur l’un de ses chefs-d’ œuvre, La Vierge à l’Enfant avec sainte Anne, de Léonard de Vinci. L’exposition gravite autour d’elle qui exceptionnellement est réunie avec The Burlington House Cartoon. Après la très médiatisée « Leonardo da Vinci: Painter at the Court of Milan » de la National Gallery cet hiver, cette saison culturelle est indéniablement celle du génialissime artiste Florentin qui 500 ans après séduit toujours autant.

Cette exposition a le mérite de l’originalité de par son sujet. Nous ne sommes ni dans la rétrospective, ni dans la thématique. On rentre directement dans une œuvre, dans son histoire, sa conception, sa genèse, et sa postérité. On est jusque dans la tête et le cœur d’un artiste, témoin de ses hésitations, ses reprises et de ses perfectionnements durant une période de presque 20 ans, entre 1500 la date présumée du début de la peinture et 1519, l’année de sa mort, laissant la Vierge à l’enfant avec sainte Anne inachevée.

12 mai 2011. La restauratrice Cinzia Pasquali au travail © Valérie Coudin

L’occasion qui a mené à cette exposition est la restauration du tableau commencée en 2010 par la restauratrice Cinzia Pasquali assistée de la C2RMF (Centre de recherche et de restauration des musées de France). Le tableau souffrait de décollement de matière picturale et du vieillissement des couches de vernis qui nécessitaient une intervention. Celle-ci a permit de retrouver une palette de couleurs beaucoup plus vives, des effets de transparence ou des lignes de paysage cachés sous un épais vernis jauni. Les études qui ont précédés cette restauration ont mis en évidence des éléments jusque-là non visibles déterminant dans la compréhension de l’œuvre et sa genèse. Sans rentrer dans les détails, il est important de souligner que cette restauration ne s’est pas faite sans heurts. En effets, Ségolène Bergeon Langle, Jacques Franck et Jean-Pierre Cuzin, des membres de la commission consultative ont dénoncé cette intervention jugée beaucoup trop poussée et non profitable à l’œuvre, lui faisant perdre une partie de son intégrité, notamment dans le modelé des visages. J. Franck a déclaré à l’AFP que « Dans le délicat visage de Sainte  Anne, l’intervention a fait resurgir des  duretés non voulues par Léonard, car il aimait les modelés subtils. Jusque-là le vernis blond atténuait ces défauts visuellement, donnant aux  carnations un aspect enveloppé et moelleux. En effet, les couleurs se  transforment en vieillissant et trahissent les intentions des peintres ». Quant à Ségolène Bergeon Langle et Jean-Pierre Cuzin, ils ont démissionné pour manifester leurs désaccords. Je ne peux personnellement pas me prononcer d’un point de vue technique, mais il faut savoir que cette restauration aurait pu être encore plus poussée car Vincent Pommarède, le directeur du Département des Peintures du Louvre, avoue avoir du freiner du pied constamment les ardeurs de certains autres membres de la commission et considère cette restauration comme prudente.

Etude Vers 1500-1501.© SSPSAE e per il polo museale della città di Venezia e
dei comuni della gronda lagunare, Venise

Mais revenons à notre tableau et cette magnifique exposition. C’est la première fois que tous les documents permettant de retracer sa genèse sont rassemblés (135 œuvres) notamment grâce aux prêts des 22 dessins de la collection royale d’Elisabeth II, ou des manuscrits de la main de Léonard détenus par l’Institut de France. Cela permet d’ouvrir une étude plus complète sur l’œuvre encore pleine de mystères, en plus de célébrer la renaissance de cette peinture.

On ne sait par exemple pas avec certitude qui est le commanditaire du tableau. Deux thèses s’opposent :

–          C’est une commande d’une institution florentine, cité placée sous la protection de sainte Anne comme en témoigne une esquisse de Fra Bartolomeo, Sainte Anne trinitaire avec plusieurs saints, pour la Salle du Grand Conseil du Palazzo Vecchio en 1510-1511.

Anne de Bretagne avec sainte Anne tenant la Vierge à l’Enfant. © RMN

–          C’est le roi Louis XII qui a demandé ce tableau en l’honneur de son épouse, la fameuse Anne de Bretagne, en 1499. Une enluminure d’un anonyme flamand, Anne de Bretagne avec sainte Anne trinitaire, présentée ici, fait pencher pour cette hypothèse.

–          Il se peut également que ce soit une idée de l’artiste en personne, de traiter pour lui-même ce sujet et d’en renouveler les codes.

Le thème iconographique de la sainte Anne Trinitaire (sainte Anne, sa fille Marie et Jésus) se développe dans l’art dès le XIIIe siècle et est très en vogue à la fin du XVe comme en témoignent toutes ces œuvres réunies dans l’introduction. Il est en lien avec la dévotion mariale très présente qui déteint sur la popularité de la mère de la Vierge, notamment avec les débats sur l’immaculée conception. Sainte Anne Trinitaire, c’est une évocation de la famille, mais aussi du sacrifice de l’enfant à venir à travers la présence de l’agneau.

Etude pour la tête de la Vierge. Vers 1507-1510. New York, The Metropolitan
Museum of Art © The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN / image of the MMA
Etude pour la tête de sainte Anne. Vers 1502-1503. Windsor Castle,
Royal Library, 12533. The Royal Collection © 2011 Her Majesty Queen Elizabeth II

Léonardo Da Vinci est un inventeur, un innovateur dans tous les sens du terme et de fait, il va vouloir retravailler ce thème pour en faire quelque chose de nouveau à la fois formellement et symboliquement. Nous avons la chance d’admirer de très près (pour peu d’accepter d’être un peu tassé) de nombreux dessins de sa main qui témoignent de ses nombreuses hésitations sur la position des personnages, l’expression des corps ou la présence ou non du petit saint Jean-Baptiste, avec des traits de crayon parfois devenus totalement informes à force d’être revenu dessus, encore et encore.

Trois cartons montrent les compositions finales qu’il a envisagées et le renouvellement par rapport à la tradition iconographique qui voulait des schémas plus figés tout en horizontal ou vertical. Un premier, celui de Londres, considéré comme celui cité par Vasari en 1550 puis celui de 1501, perdu mais décrit par l’un de ses disciples. La diagonale choisie accentue le passage des générations, la Vierge est désormais assise sur les genoux de sainte Anne.La scène est inversée par rapport au Burlington House Cartoon et un agneau prend la place de Jean-Baptiste, maintenu par le Christ. Le troisième carton a été reporté sur le panneau de bois du Louvre  où Sainte Anne devient plus contemplative. Il n’est connu que par des copies anciennes d’atelier ou de suiveurs, ce qui explique que jusqu’à cette découverte on ne comprenait pas les variations entre ces copies et les cartons 1 et 2.

Etude pour le manteau de la Vierge » v.1507-1510. Pierre noire, lavis gris et rehauts de blanc.Paris, musee du Louvre,© RMN / Thierry Le Mage

Le souci du détail et de la perfection de Léonardo Da Vinci l’ont mené à passer presque 20 ans sur ce tableau. Commencé vers 1499-1500, il le reprend en 1506 pour le moderniser, puis à nouveau en 1513 et 1516 quand il arrive en France à la cour de François Ier où il reprend les drapés. Malgré tout, l’année de sa mort, en 1519, le tableau est toujours inachevé comme la restauration a pu le montrer au niveau d’éléments du paysage et des draperies.

Tout le parcours créatif est palpable de par les dessins du maîtres et les dessins d’atelier qui témoignent des variations lancées par Léonard ou par les copies de peintres qui ont vu le tableau à différents niveaux d’exécution ou tout simplement qui ont peint d’après les cartons. Quand enfin au bout de cet ensemble, voici le point de mire de l’exposition, mis en parallèles, le carton de la National Gallery et la peinture du Louvre, comme deux versions d’un même sujet.

Sainte Anne, la Vierge et l’Enfant Jésus bénissant saint Jean Baptiste, dite Carton de Burlington House
Vers 1500, Pierre noire, rehauts de blanc sur un montage de huit feuilles de papier collées sur toile. H. 141,5 ; l. 104,6 cm
The National Gallery, Londres.

Londres, The National Gallery, NG 6337
© The National Gallery, Londres, Dist. RMN / National Gallery Photographic Department


La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne,
Vers 1503-1519, Huile sur bois (peuplier), H.168, 4 cm ; l. 112 cm
Musée du Louvre, Paris.

© RMN, musée du Louvre / René Gabriel Ojéda


Au revers du panneau de bois, le conservateur Sylvain Laveissière a découvert en 2008, des dessins à peine visibles à l’œil nus et chose exceptionnelle, le visiteur est invité à faire le tour du mur et à voir de lui-même au dos du tableau, ces trois dessins : une tête de cheval qui ressemble à celle de La bataille d’Anghiari peinte par Léonard mais disparue ;un crâne, et un enfant tenant un agneau. L’attribution de ces dessins n’est toutefois pas certaine, le premier semble avoir été fait par un gaucher, ce qu’est Léonard mais pas le second. Quant au troisième, il est trop effacé pour se faire une idée précise.

La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne du Louvre est l’ultime chef-d’œuvre de Léonardo Da Vinci, une quête de la perfection et un aboutissement d’années de recherches scientifiques et artistiques. La relation entre les trois personnages est rendue dans un jeu de regards et de postures délicates. Sainte Anne, ne tient plus la Vierge mais la laisse accepter le destin de son fils qui lui échappe pour empoigner l’agneau symbole du sacrifice à venir. L’expression des personnages est pleine de douceur et de tendresse et cette recherche psychologique se retrouve dans d’autres œuvres de Léonard qui sont aussi exposées.

Portrait de Lisa Gherardini del Giocondo, dit Monna Lisa, dit La Joconde, Huile sur bois Vers 1503-1516, Museo Nacional del Prado

La « deuxième Joconde » de Madrid est exceptionnellement présentée, une version d’atelier qui a gardé son coloris vif qui donne une idée de ce que pourrait être la Joconde si une campagne de restauration était décidée pour elle.

Luini, Vierge à l’Enfant avec sainte Anne, saint Joseph et saint Jean Baptiste enfant. Vers 1530,
© Veneranda Biblioteca Ambrosiana / DeAgostini Picture Library / Scala, Florence

A la mort de Léonardo Da Vinci en France, l’œuvre entre dans les collections royales. François Ier l’achète peut-être à Salai, l’élève et le légataire du maître puis elle en sort un peu mystérieusement, elle n’est plus à Fontainebleau au XVIIe siècle et c’est Richelieu qui la rachète en 1629 pour la léguer à Louis XIII. En 1797, la peinture est choisie pour être présentée dans le salon carré du Louvre, là où sont présentés les joyaux des collections du Museum. Moins connu que la Joconde, ce tableau a une histoire plus mouvementée à tel point que l’attribution à Léonardo Da Vinci n’a pas toujours été acceptée sans conditions. La découverte de nombreux dessins et le renouvellement des études ont permis de mieux comprendre cette œuvre. Cette exposition est une étape de plus dans sa compréhension.

La seconde partie du parcours est consacrée à la réception de cette œuvre, à son influence et son écho que l’on retrouve jusque dans l’art du XXe siècle.

Léonardo da Vinci est à Florence entre 1500 et 1506 et ces 6 années suffisent à la Sainte Anne pour marquer ses contemporains, notamment les plus grands d’entre eux, Raffaello (la belle jardinière, 1507-1508), Di Cosimo et Michelangelo. Ce dernier, plus dans la confrontation retient surtout le non finito qu’il applique à la sculpture comme dans la Vierge à l’Enfant et le petit saint Jean Baptiste, dite Tondo Pitti de 1503-150 (Florence, Museo Nazionale del Bargello). Le non finito, cet état d’inachevé est d’ailleurs à rapprocher volontairement ou non du sfumato de Léonard.

Atelier de Léonard de Vinci, Sainte Anne, la Vierge et l’Enfant jouant
avec un agneau. Vers 1508-1513. © Photography courtesy the J. Paul Getty Museum, Los Angeles

Le passage à Milan entre 1508 et 1513 est également source de reproductions fidèles plus que d’influence. L’une d’elle qui ornait l’église milanaise de San Celso (Los Angeles, University of California, Armand Hammer Museum of Art, Willitts J. Hole Collection) est si réussie qu’elle fut un temps attribuée au maître. Cette version d’atelier est la copie la plus célèbre et témoigne de la façon dont Da Vinci envisageait son tableau pendant son séjour à Milan, que ce soit au niveau des pieds ou du paysage. Après la mort du maître en 1519, l’influence de sa peinture reste vive en Lombardie, car son élève Melzi y a rapporté de nombreux dessins dont le carton de la National Gallery qui fut magnifiquement repris par Bernardino Luini (Milan, Veneranda Biblioteca Ambrosiana, Pinacoteca).

O Redon, Hommage à Léonard de Vinci. Vers 1914. Amsterdam, Stedelijk Museum © Stedelijk Museum Amsterdam

La postérité de l’œuvre va bien évidemment marquer les artistes de passage à la cour de France quel que soit leur nationalité. Deux œuvres exécutées pour François Ier en 1518 sont particulièrement porteuses de l’influence de la composition de Léonard : la Sainte Famille de Raphael et surtout la Charité d’Andréa Del Sarto. Les flamands avec Quentin Metsys ne sont pas en reste.

Ce qui est frappant ce sont ces œuvres plus contemporaines qui font également références à La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne, sans parler de l’étude psychanalytique de Freud qui y voit une représentation de l’homosexualité de l’artiste, je préfère évoquer le magnifique et très lyrique pastel, Hommage à Léonard de Vinci (Amsterdam, Stedelijk), d’Odilon Redon de 1914 qui reprend la tête de la Vierge. Peut-être moins poétique et moins évident comme rapprochement Max Ernst, avec le Baiser de 1927 (Venise, collection Peggy Guggenheim), est clairement inspiré par la lecture freudienne et il traduit de manière très personnelle la composition de La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne.

 Et voilà, c’est déjà la fin d’une exposition fascinante où on ne sent pas le temps passer. Certainement l’une des plus riches de la saison tout en étant très accessible. Si vous voulez rêver, c’est une jolie ballade au coeur de l’art à faire, sans retenue ni modération.

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Ernst (1891-1976), Le Baiser. © 2011 The Solomon R. Guggenheim Foundation / David Heald © 2012 ADAGP, Paris

Musée du Louvre, hall Napoléon
du 29 Mars 2012 au 25 Juin 2012

Commissaire : Vincent Delieuvin, conservateur au département des Peintures du musée du Louvre

http://www.louvre.fr/expositions/lultime-chef-doeuvre-de-leonard-de-vinci-la-sainte-anne

Expo du Louvre part. III. Un oeil sur l’histoire : dessins de Paul Delaroche

Paul Delaroche (1797-1856), Portrait de Monsieur Coutan, 1826. Graphite, estompe et rehauts de pastel. Paris, musée du Louvre © RMN (Musée du Louvre) / Thierry Le Mage

Le Département des Arts Graphiques du Louvre propose pour la première fois une rétrospective des études préparatoires de Paul Delaroche. Il faut dire qu’avec plus de 700 dessins offerts en 1971 par l’une des descendantes de l’artiste, le Louvre possède le plus grand fond d’œuvres graphiques de Delaroche.  Ces derniers s’articulent dans les deux salles du couloir Mollien autour de la dramatique Exécution de Lady Jane Grey exceptionnellement prêtée par la National Gallery de Londres.

Paul Delaroche, ce nom vous dit forcement quelque chose étant donné que même si on n’aime pas l’art, on a vu au moins une de ses œuvres dans nos livres d’histoire à l’école.

Delaroche (1797-1856) est l’un de ces artistes marquant de la première moitié du XIXème siècle. Elève de Gros, il se lie d’amitié avec Géricault et Delacroix mais il va s’orienter vers un style plus conventionnel. Ni romantique, ni néoclassique, il est dans le juste milieu si en vogue sous Louis-Philippe. Actif sur les salons dès 1822, il se fait remarquer essentiellement en tant que peintre d’histoire.  L’intensité dramatique de ces fragments historiques alliée à un grand souci de réalisme font de ses toiles des témoignages en soit. On peut citer dans ses productions : Napoléon franchissant les Alpes (1848-50) (celui à dos de mulet pas le magnifique cheval de David), Les enfants d’Edward (1831), Napoléon abdiquant à Fontainebleau (1840), le Cardinal de Richelieu remontant le Rhône, Charles Ier moqué par les soldats de Cromwell (1836) , le baptême de Clovis ou vers la fin de sa carrière, La jeune martyre (1855) reflétant toute la tristesse d’un artiste fortement marqué par la mort de sa femme Louise( fille d’Horace Vernet).

Etude d'une jeune martyre. ©RMN

Le commissaire de l’exposition a choisi de se concentrer sur cet aspect historique, cet « œil sur l’histoire » qu’a Delaroche. On a ainsi plein de petits formats qui vont de l’étude de personnages, à la recherche de composition, du portrait d’un réalisme saisissant aux notations de voyage.

J’adore les expositions de dessins, ça a quelque chose de précieux que n’ont pas les autres. En plus dans celles du Louvre, on est dans un endroit relativement retiré à la lumière sombre et confinée où les visiteurs s’attardent assez peu. Dommage pour eux mais pas pour moi.
Quel plaisir de pouvoir se pencher tranquillement sur toutes ces petites feuilles de papier où une simple mine de plomb a su y créer une vie parallèle. En même temps que c’est frustrant tant de talent.

Et comme je vous l’ai dit, c’est une occasion unique de voir ou revoir ce tableau sur l’exécution de Lady Jane Grey en dehors de Londres. Présenté au salon de 1834 il relate les secondes qui précèdent la mise à mort de la jeune reine destituée. Il est l’un des plus grands succès du peintre.

 

 

Delaroche, l’exécution de Lady Jane Grey, 1834. National Gallery, Londres

Un peu d’histoire. Quand Edward VI, fils unique d’Henri VIII décède en 1553, il décide de destituer de leurs droits de successions ses sœurs Mary et Elisabeth pour ne pas avoir une reine catholique sur le trône d’Angleterre, à savoir Mary. Il se choisit donc sa cousine de 16ans Jane Grey, petite nièce par sa mère d’Henri VIII et arrière-petite-fille d’Henri VII. Seulement voilà après tout juste 9jours de règne, Mary a réussi à conquérir la population Londonienne et le Parlement la nomme reine d’Angleterre. Mary Tudor fait alors emprisonner sa jeune cousine et la condamne à mort pour haute trahison, l’exécution ayant eu lieu le 12 février 1554.
La jeune  « reine de 9jours » de par son esprit éclairé et érudit connut une certaine postérité historique. Delaroche essaye ici de recréer l’exactitude des faits, notamment par les costumes d’époque mais certains détails ne sont pas cohérents. En effet, ici la scène se passe en intérieur au lieu d’être en extérieur, à Tower Green ce qui confère à la composition quelque chose de presque étouffant, dont on ne peut s’enfuir.

Etude pour l'exécution de Lady Jane Grey. ©RMN

La jeune Lady Jane est le point d’attraction du tableau, sa robe en satin blanc attire toute la lumière ce qui ajouté à sa chevelure claire donne au personnage quelque chose de très pur et angélique. Son bandeau sur les yeux l’empêche d’avancer librement c’est donc le lieutenant de la Tour de Londres, sir John Brydges qui la guide jusqu’à sa mort en l’aidant à s’agenouiller alors qu’elle tend ses mains dans le vide. La paille disposée devant elle, évoque la nécessité d’absorber le sang qui va bientôt couler, le bourreau sur la droite attendant patiemment la hache au bout des doigts. Sur le côté les deux dames d’honneur de Jane Grey sont déjà tordues de douleur, l’une semblant même évanouie. Delaroche avec cette œuvre fait preuve d’une dramatisation extrême de la composition qui ne peut qu’amener les spectateurs que nous sommes à éprouver de l’empathie pour cette jeune fille qui semble en effet bien fragile face à sa mort. Il remet avec force la peinture d’histoire au goût du jour dans un XIXème siècle qui s’en était un peu lassé. Le public est friand d’émotion et de théâtralisation, il lui en donne.

Donc un conseil, si vous êtes au Louvre, que vous allez voir Mona ou Napoléon en train de se couronner, un petit conseil, 3 petits pas de plus et vous pourrez admirer ce tableau ainsi qu’une multitude de dessins d’un artiste un peu mis de côté mais talentueux

Jeanne d'arc capturée à Compiègne. Paul Delaroche. Paris, musée du Louvre © RMN

Commissaire de l’exposition : Louis-Antoine Prat, chargé de mission, assisté de Federica Mancini, chargée d’expositions,département des Arts graphiques du musée du Louvre.

Liens : www.louvre.fr

New Frontier : l’art américain entre au Louvre. Thomas Cole et la naissance de la peinture de paysage en Amérique

New Frontier : l’art américain entre au Louvre
Thomas Cole et la naissance de la peinture de paysage en Amérique
Du 14/01 au 16/04

Thomas Cole (1801-1848), La Croix dans la contrée
sauvage, 1845. Huile sur toile, Paris, musée du Louvre
© 2008 RMN / Jean-Gilles Berizzi

Commissaire de l’exposition : Guillaume Faroult, conservateur au département des Peintures du musée du Louvre

Le musée du Louvre organise avec le High Museum of Art, le Crystal Bridges museum of Art et la Terra foundation for American Art une collaboration pluriannuelle (4ans) dans le but de promouvoir l’art américain de la fin du XVIIIème à la seconde moitié du XIXème.

Thomas Cole (1801-1848), Paysage avec figures : scène du « Dernier des Mohicans », 1826.
Huile sur panneau, Terra Foundation for American Art, Daniel J. Terra Collection, 1993.2
© Terra Foundation for American Art, Chicago

Pour la première expo-dossier du cycle c’est le paysage, inspiré de la littérature américaine qui est à l’honneur notamment à travers le travail de Thomas Cole et de son successeur Asher B. Durand.

Ces deux peintres font partie du premier mouvement artistique américain l’Hudson River School (1820-1870), Cole en est même considéré comme le fondateur.  Le paysage américain est ici considéré comme un espace encore vierge, source d’inspiration pour ces peintres avec des représentations minutieuses influencées par le romantisme et le naturalisme. Il est idéalisé par les peintres qui représentent des espaces presque fantastiques où l’homme se faufilent comme dans un rêve. L’imaginaire semble très présent dans ces peintures.

5         Œuvres sont ici exposées (4 de Cole et une de Durand):

–          Paysage avec figures : scène du « Dernier des Mohicans », 1826. Terra Foundation for American Art

–          Le Bon Pasteur, 1848. Courtesy Crystal Bridges Museum of American Art

–          La Tempête, 1825. High Museum of Art, Atlanta

–          La Croix dans la contrée sauvage, 1845. Musée du Louvre

–          Vue près de Rutland, Vermont, 1837.  High Museum of Art

Thomas Cole, Le Bon Pasteur, 1848. Huile sur toile, Courtesy Crystal Bridges
Museum of American Art, Bentonville, Arkansas © Crystal Bridges Museum of
American Art, Bentonville, Arkansas. Photograph by Dwight Primiano

Bon personnellement j’ai mis tellement de temps à la trouver que j’ai été un peu déçue au final. Très mal indiquée dans le musée d’une part et quand vous trouvez enfin l’indication si précieuse et que vous tombez sur « salle 32, aile Denon », ça ne vous avance pas tellement  jusqu’à l’illumination « ha! C’est peut-être la salle tout tout au fond de la grande galerie » et effectivement.

Asher B. Durand (1796-1886), Vue près de Rutland, Vermont, 1837
Huile sur toile, High Museum of Art, Atlanta © High Museum of
Art, Atlanta

Les expos du Louvre, part I : Arles, les fouilles du Rhône-Un fleuve pour mémoire.

Commissaires : Claude Sintes, directeur du musée départemental Arles antique et Jean-Luc Martinez, directeur du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre.

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Cette saison le Louvre propose plusieurs expositions et je vous en offre un petit tour d’horizon, avec pour ouvrir le bal, la très attendue (par moi du moins) « Arles, les fouilles du Rhône ».

Une partie de cette exposition s’est tenue à Arles entre septembre 2009et janvier 2011 avec un grand succès public (400 000 visiteurs). Il s’agissait de faire découvrir les résultats des médiatiques fouilles du fleuve par le Département de Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous- Marines (DRASSM) dirigé par Luc Long et l’Association archéologie sous-marine 2Asm.

 Le Louvre propose à son tour de revenir sur ces recherches archéologiques et d’en dévoiler les derniers résultats avec une cinquantaine d’objets venant d’Arles en y adjoignant des œuvres de ses propres collections et des musées d’Avignon, Vienne et Turin. C’est une exposition instructive, mais aussi et surtout pédagogique, elle propose aux visiteurs de découvrir comment on identifie une œuvre, par l’étude des  matériaux, des comparaisons, des analyses scientifiques poussées et comment ces recherches font avancer le savoir sur l’Antiquité. En sommes elle nous met un peu dans la peau de petit archéologue amateur.

On plonge donc avec les archéologues dans les eaux troubles du Rhône, vidéos et carnets de fouilles à l’appui à la découverte d’Arelate, l’Arles romaine.

C. CHARY/DRASSM photo libre de droits
Victoire sous-marine : Statue en bronze d’une Victoire, le jour de sa découverte

« Ouvre, double Arles, ouvre tes ports, aimable hôtesse, Arles, petite Rome des Gaules [viii], voisine de Narbonne, et de Vienne qui doit sa puissance aux colons des Alpes. Le cours rapide du Rhône te divise en deux parts si égales, que le pont de bateaux qui réunit les deux rives forme une place au milieu de ton enceinte. Par ce fleuve, tu reçois le commerce du monde romain, et tu le transmets à d’autres, et tu enrichis les peuples et les cités que la Gaule [ix], que l’Aquitaine enferme en son large sein. » Ausone, vers 390ap JC. Catalogue des Villes célèbres.

Ensemble de céramique

Arles est devenue colonie romaine grâce à Jules César pour remercier la cité de son aide dans la guerre contre le soulèvement marseillais en -49. Il charge Tiberius Claudius Nero de sa fondation en 46 avant JC qui la peuple de vétérans de la VIème légion. C’est à partir de ce moment que la ville va pouvoir profiter pleinement de sa situation géographique sur le Rhône pour devenir un important port à la fois fluvial et maritime (duplex Arelate), ainsi qu’un centre politique et commercial dont les fouilles actuelles permettent de retrouver sa splendeur antique.

Des centaines d’objets sont ainsi sortis des eaux sales et agitées du fleuve: des morceaux d’épaves, des amphores italiennes, gauloises ou ibériques, des éléments architecturaux, des objets de la vie quotidienne, de décoration, de cuisine, des éléments de statues et la plus célèbre découverte, le fameux buste dit de César.

Dès le début du parcours, on tombe nez-à-nez avec une tête d’Auguste appartenant à une monumentale sculpture de 4 m qui n’a jamais atteint sa destination et qui a attendue 2000ans sous l’eau qu’on la retrouve toute rongée.

Neptune, dieu des mers, est également là, trouvé durant la même campagne que le buste de César, en 2007, sa statue  témoigne de l’importance du fleuve et de la mer dans la vie quotidienne des habitants d’Arles et des corporations de bateliers et naviculaires.

L’importance commerciale de la cité est visible par la riche vaisselle en terre cuite  venue d’Italie ou d’ailleurs ainsi que par tous les objets en bronze.

Les fouilles ont également permis de découvrir sur la rive droite, dans le quartier de Trinquetaille, un ensemble urbain à l’importance jusque-là insoupçonnée. De grands éléments architecturaux évoquent des monuments imposants, une nécropole, des statues domestiques  venant d’habitations privées. Certaines œuvres sont là pour attester de la présence de cultes et de sanctuaires, comme le haut de la coiffure de ce qui devait être une monumentale Artémis d’Ephèse.

D’autres découvertes sont aussi merveilleuses, par leur côté fortuit, comme ce magnifique petit Hercule en bronze extrait du fleuve en 2011. N’ayant pas trouvé de photo, il vous faut imaginer cette magnifique petite œuvre au regard déterminé dont les muscles sont ciselés avec minutie.

Mais les grands morceaux de cette exposition se trouvent en fin de parcours. Ainsi en point de mire, seul dans une immense vitrine qui le met en valeur, Caius Julius Caesar vous regarde.

Ce buste est sans contexte « la » grande découverte de ces différentes campagnes de fouilles, celle qui les a rendues célèbres et qui continue d’attirer les curieux. Ce n’est pas pour rien qu’il est la tête d’affiche de cette exposition.
C’est un portrait grandeur nature, en marbre du Dokimeion (Phrygie), découvert en 2007 et daté des années 50-30 avant J-C qui devait à l’origine orner un pilier hermaïque. Il s’agit d’un portrait de tradition hellénistique sans doute exécuté par un artiste grecque. Il faut avouer que c’est assez émouvant de se retrouver face à ce visage tranquille et serein, un peu triste même, qui rompt avec le côté sévère qu’on a l’habitude de voir. S’il s’agit bien de Jules César, ce buste est la plus ancienne représentation connue de cet homme politique qui a changé le visage de la Gaule.

L’identification à César est due à Luc Long et a été confirmée par nombre de chercheurs (le conservateur du musée D’Arles, Claude Sintès ou Christian Goudineau du Collège de France). Pourtant il existe toujours une polémique qui met en avant le manque de ressemblances avec les monnaies frappées à l’effigie de César. Les acteurs de cette critique penchent plus pour une identification à un colon de la première génération. Le problème, c’est qu’à l’heure actuelle, nous ne possédons pas de portrait contemporain de César, tous sont postérieurs à sa mort, souvent de dizaines d’années et datent du règne d’Auguste. Ils  sont donc idéalisés avec des traits marqués qui incarnent l’idéal aristocratique (sérieux, sagesse, sobriété).

Pour la première fois, grâce au prêt du musée de Turin, nous pouvons nous-même, confronter le portrait d’Arles avec une autre œuvre authentifiée, le César Tusculum, découvert près de Turin et datant de 44 avant JC. Alors bien évidemment, il y a plein de différences entre les deux, comme la forme du nez et du crâne, mais des études poussées ont également trouvé des ressemblances (déformations ou une fossette supra-thyroïdienne). Les deux portraits sont également fidèles aux descriptions littéraires (joues creuses et calvitie cachée par une mèche de cheveux ramenée vers l’avant). Quoi qu’il en soit, bien que la beauté de l’œuvre, son marbre et son exécution de qualité relèvent certainement d’un commanditaire important et qu’il est aisé d’y voir le fondateur de la ville, tant qu’il n’existera pas de portrait nominatif daté avec certitude, il planera toujours un doute mais c’est aussi cela la magie de l’Histoire.

Enfin derrière le grand Jules César, se cachent d’autres trésors d’Arles : le Gaulois captif et une Victoire. Tous deux en bronze, ce sont des œuvres d’une grande beauté, dont l’étude a permis de mieux comprendre les techniques de fabrication de la grande statuaire antique en bronze.

le gaulois captif. Découvert dans le Rhône en 2007
Fin du Ier siècle avant J.-C. Bronze © Jean–Luc Maby

Le Gaulois découvert en 2007 a ses mains liées dans le dos et son genou à terre. Il commémore la victoire de César sur la Gaule. Ce type iconographique se retrouve sur plusieurs pièces de l’époque. Sa chevelure fournie et sa barbe sont là pour rappeler le barbare qu’il est face aux romains, quant à sa posture toujours fière malgré la soumission, elle accentue la puissance du vainqueur face à la force du vaincu.

L’exposition est dans cette partie particulièrement pédagogique et il est toujours intéressant de mieux comprendre la conception d’un tel objet. De nous-même, je ne suis pas sûre que nous pouvons tous voir que ce beau gaulois semblant au premier regard si unifié est en fait un assemblage de 10 pièces coulées séparément, liées entre elles par de petites soudures puis incrustées d’argent.  Les études ont d’ailleurs montré que tous les grands bronzes antiques reposent sur la maîtrise de ces deux procédés ici utilisés, la cire fondue et la soudure par fusion de bronze liquide.

La Victoire. Découverte en 2007 dans le Rhône. Ier siècle après J.-C. Bronze doré. © Jean–Luc Maby

La Victoire est une œuvre d’inspiration hellénistique  dans son profil, sa tenue et sa coiffure. Elle appartient à un type de sculpture encore plus rare, les bronzes d’appliques, dont le fleuve a précieusement conservé la dorure à la feuille d’or qui décore et protège tout à la fois le bronze. Cette Victoire qui a peut-être orné un arc de triomphe a  pu être comparée à de magnifiques bas-reliefs de dauphins de Vienne, ce qui a mis en évidence de nombreuses similitudes dans la technique de fabrication ce qui laisse à penser qu’il a existé dans la région d’Arles un artisanat spécialisé dans ce type de sculpture.

Pour les parisiens qui n’ont pas pu prendre de billet de trains pour admirer les œuvres in situ, le musée du Louvre vous offre une occasion unique de vous rattraper, donc si vous passez par-là d’ici l’été, profitez-en et inspirez au passage l’air du sud et des Bouches-du-Rhône, c’est un peu un avant-goût des vacances…

Liens :

http://www.louvre.fr/expositions/arles-les-fouilles-du-rhonebr-un-fleuve-pour-memoire

http://www.cesar-rhone.fr/cesar/index.htm

 

Échantillon d’expos pour 2012

Voilà 2012 est déjà bien commencée et avec la nouvelle année, plein de nouvelles expositions !
Vu la dose de prévue, je ne fais pas vous faire toute la liste. Je vais juste vous faire ma petite sélection, pour les 6 prochains mois pour la région parisienne et cela sera déjà pas mal du tout ! Surtout qu’étant qu’une petite humaine, salariée, je n’aurai pas le temps de tout faire (ça me rappelle une chanson ça!).

1 ) Pour commencer, les expos toujours en cours (mais que je n’ai pas vu), dans l’ordre chronologique de fin, pour savoir si on est très pressé ou juste un peu :

L’hôtel particulier une ambition parisienne. Cité de l’architecture. Paris. Jusqu’au 19 février.

Si j’arrive à prendre une journée où le musée est ouvert, ça peut être intéressant, d’autant plus que le commissaire est Alexandre Gady, l’un des grands spécialistes du Patrimoine de Paris et accessoirement l’un de mes anciens profs les plus passionnants de la Sorbonne.
http://www.citechaillot.fr/exposition/temporary_exhibitions.php?id=180

Le Siam à Fontainebleau. 150e anniversaire de l’ambassade du roi de Siam reçue par Napoléon III dans la salle de Bal du château de Fontainebleau. Fontainebleau. Jusqu’au 27 février.

http://www.chateau-de-fontainebleau.com/Expositions

Le peuple de Paris au XIXème siècle, des guinguettes aux barricades. Musée Carnavalet, jusqu’au 26 février.

http://carnavalet.paris.fr/fr/expositions/le-peuple-de-paris-au-xixe-siecle

Moi, Sarah Bernhardt. Maxim’s, musée Art Nouveau. Jusqu’au 15 mars

Retour sur l’une des légendes du théâtre, personnalité hors du commun et femme d’exception, à travers des objets lui ayant appartenu, le tout, dans un décor somptueux, chez Pierre Cardin.
J’aimerai bien la faire, mais vu les horaires, le prix et les conditions d’accès, piuf, ça va être compliqué.
http://www.maxims-musee-artnouveau.com/caricature.php

Fantin-Latour, Manet, Baudelaire : L’hommage à Delacroix. Musée Delacroix. Paris. Jusqu’au 19 mars.

L’occasion de mettre enfin les pieds dans ce musée…
http://www.musee-delacroix.fr/fr/les-activites/expositions/nouvelle-exposition-temporaire-fantin-latour-manet-baudelaire-l-hommage-a-delacroix

L’âge d’or hollandais – la collection kremer. Pinacothèque. Paris. Jusqu’au 25 mars 2012.

http://www.pinacotheque.com/fr/accueil/expositions/aujourd-hui/l-age-d-or-hollandais-la-collection-kremer.html?no_cache=1

Sorcières, mythes et réalités. Musée de la Poste, Paris. Jusqu’au 31 mars.

Je dois admettre que le titre m’intrigue. « L’exposition Sorcières, Mythes et réalités aborde la sorcellerie du Moyen-âge à nos jours, suivant des approches artistique, historique et ethnographique. »
http://www.laposte.fr/legroupe/Actualites/Sorcieres-Mythes-et-realites

Rodin, la saisie du modèle. Musée Rodin Paris. Jusqu’au 01 avril.

300 dessins de la dernière période de la vie du grand sculpteur sont présentés, l’occasion de découvrir une autre facette de l’artiste.
http://www.musee-rodin.fr/fr/exposition/la-saisie-du-modele

Exhibition. L’invention du sauvage. Musée du quai Branly. Paris. Jusqu’au 03 juin.

http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/a-l-affiche/exhibitions.html

Présentation du legs Isabella Pakszwer-De Chirico. 61 œuvres de Giorgio de Chirico. Musée d’art moderne de la ville de Paris. Jusqu’en juillet.

http://www.mam.paris.fr/fr/expositions/presentation-du-legs-isabella-pakszwer-de-chirico

Gaulois, une exposition renversante. Cité des sciences. Paris, jusqu’au 2 septembre.

Celle-ci elle a l’air super chouette, l’occasion de (re)découvrir « nos ancêtres les gaulois » comme disait nos anciens professeurs et revenir sur tout plein d’idées reçues.
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expositions/gaulois/

Les histoires de Babar. Musée des arts décoratifs. Paris. Jusqu’au 2 septembre.

Alors celle-ci, obligé je la fais, retour en enfance, au pays de « bababar, mon copain Baba ».
http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/accueil-292/une-486/francais/arts-decoratifs/expositions-23/actuellement/dans-la-galerie-des-jouets/les-histoires-de-babar/

Il reste bien d’autres expositions encore, Phoebus à Cluny, Pompéi à Maillol ou Alexandre au Louvre…

2 ) Celles à venir, classée de manière anarchique :

Les masques de jade mayas. Pinacothèque. Paris. 26 janvier au 10 octobre.

Après l’or des incas, le jade des mayas! Après avoir été annulée l’année dernière suite aux problèmes politiques entre la France et le Mexique, l’exposition est finalement présentée cette année.
http://www.pinacotheque.com/fr/accueil/expositions/bientot/les-masques-de-jade-mayas.html?no_cache=1

Le crépuscule des pharaons. Chefs-d’œuvre des dernières dynasties égyptiennes. Musée Jacquemard André. Du 23 mars au 23 juillet.

« L’art du dernier millénaire de l’histoire pharaonique (1070-30 avant notre ère) investit le Musée Jacquemart-André. Pour la première fois, une exposition dévoile les trésors de ces dernières dynasties au cours desquelles, au rythme des crises et des invasions, »

Ouh que ça sent l’affluence un titre pareil. Je sens que ça va être drôle, surtout vu la configuration des salles d’expo de J-M.
http://www.musee-jacquemart-andre.com/fr/evenements/crepuscule-pharaons

Les guerres de Napoléon. Louis-François Lejeune, général et peintre (1755-1848). Château de Versailles. 14 février au 13 mai.

http://www.chateauversailles.fr/les-actualites-du-domaine/evenements/evenements/expositions/expositions-a-venir

Louis II de Bavière. Château de Compiègne. 13 avril au 23 juillet.

http://www.musee-chateau-compiegne.fr/homes/home_id24350_u1l2.htm

Cima – Maître de la Renaissance vénitienne. Musée du Luxembourg, Paris. Du 05 avril au 15 juillet.

« Aux côtés de Giovanni Bellini et de Vittore Carpaccio, Giovanni Battista Cima da Conegliano (1459-1517) compte parmi les grands peintres qui travaillent à Venise à la fin du XVe et au début du XVIe siècle, à l’époque où la ville devient un des pôles les plus brillants de la Renaissance italienne. » http://www.museeduluxembourg.fr/fr/expositions/p_exposition-10/

New Frontier : l’art américain entre au Louvre. Thomas Cole et la naissance de la peinture de paysage en Amérique. Musée du Louvre. 14 Janvier 2012 au 16 Avril 2012

http://www.louvre.fr/expositions/new-frontier-lart-americain-entre-au-louvrebr-thomas-cole-et-la-naissance-de-la-peinture

Les belles heures du duc de Berry. Louvre, salle de la Chapelle. 4 avril au 25 juin.

http://www.louvre.fr/expositions/les-belles-heures-du-duc-de-berry

L’ultime chef-d’œuvre de Léonard de Vinci, la Sainte Anne. Louvre. 29 mars au 25 juin.

« Chef-d’œuvre de Léonard de Vinci restauré avec le concours du Centre de recherche et de restauration des musées de France, la Vierge à l’Enfant avec sainte Anne est au cœur d’une exposition exceptionnelle rassemblant pour la première fois l’ensemble des documents liés à ce panneau. »
http://www.louvre.fr/expositions/lultime-chef-doeuvre-de-leonard-de-vinci-la-isainte-annei

Arles. Les fouilles du Rhône. Un fleuve pour mémoire. Louvre.  9 mars au 25 juin.

« En partenariat avec le musée départemental Arles antique, le musée du Louvre présente dans le cadre d’une grande exposition les pièces les plus emblématiques issues du travail minutieux et complexe qu’a représenté la fouille du Rhône, fleuve à la fois sauvage et chargé d’histoire. »

Hiiiii, j’ai hâte, moi qui avais hésité à me payer le billet de train, Arles vient à moi ! J’aime !
http://www.louvre.fr/expositions/arles-les-fouilles-du-rhonebr-un-fleuve-pour-memoire

ARTEMISIA. Pouvoir, gloire et passions d’une femme peintre (1593-1654). Musée Maillol – Fondation Dina Vierny. Paris. 14 mars au 15 juillet.

« Elle est née « Artemisia Gentileschi », fille d’Orazio Gentileschi, l’un des plus grands peintres de la Rome Baroque.
À l’aube du XVIIe siècle en Italie, quand les femmes étaient mineures à vie, quand elles appartenaient à leur père, à leur mari, à leurs frères ou à leurs fils, Artemisia Gentileschi a brisé toutes les lois de la société en n’appartenant qu’à son art. ».

Tim Burton. Cinémathèque française, Paris. 07 mars au 05 aout.

« Dessins, sculptures (dont plusieurs créations inédites de Tim Burton pour l’exposition), des Polaroïds grand format réalisés par l’artiste, accessoires, maquettes, costumes et extraits de films (longs et courts-métrages inédits). »
http://www.cinematheque.fr/fr/expositions-cinema/printemps-2012-tim-burto/

Eugène Atget. Paris. Musée Carnavalet. Paris. Du 18 avril au 29 juillet.

« Découvrez l’œuvre parisienne de l’un des plus célèbres photographes du XXe siècle, Eugène Atget (Libourne, 1857 – Paris, 1927)! Cette exposition, qui réunit des images très connues et d’autres demeurées inédites, dresse un portrait atypique de la capitale, loin des clichés de la Belle époque. »
http://carnavalet.paris.fr/fr/expositions/eugene-atget-paris

La France en relief. Chefs d’œuvres des collections de Louis XIV à Napoléon III. Grand Palais. 18 janvier au 17 février.

« Sous la nef du Grand Palais, la France s’expose en relief.
Autour d’une carte de France de 650 m², seize plans-reliefs conçus du XVIIe au XIXe siècle investissent le prestigieux monument des Champs-Élysées. Des dispositifs interactifs et multimédias alliés à une scénographie originale permettront d’explorer en détail ces maquettes extraordinaires. »
http://www.rmn.fr/francais/les-musees-et-leurs-expositions/grand-palais-nef-522/expositions-523/la-france-en-relief

Helmut Newton. Grand Palais, Paris. 24 mars au 16 juin.

Première rétrospective de ce grand photographe organisée en France, autour de plus de 200 images.
http://www.rmn.fr/francais/les-musees-et-leurs-expositions/grand-palais-galerie-sud-est-554/expositions-555/helmut-newton

La Beauté animale. Grand Palais, Paris. 21 mars au 16 juillet.

« A travers les siècles les plus grands artistes se sont attachés à représenter l’animal, poursuivant une tradition qui n’a cessé de produire des chefs-d’œuvre. L’exposition réunit environ cent trente œuvres de l’art occidental, de la Renaissance à nos jours, de Dürer à Jeff Koons en passant par Rembrandt, Goya, Géricault, Degas, Bonnard, Giacometti ou César »
http://www.rmn.fr/francais/les-musees-et-leurs-expositions/grand-palais-galeries-nationales-9/expositions/beaute-animale

Matisse, paires et séries. Centre Pompidou, Paris. 07 mars au 18 juin.

Certainement la grande exposition monographique de l’année, autour d’un artiste haut en couleurs.
http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-matisse/ENS-matisse.htm

Degas et le nu. Musée d’Orsay, Paris. 08 mars au 01 juillet.

Après Manet et Gérôme, voici la nouvelle exposition monographique du musée d’Orsay autour d’un des grands peintres du XIXème. Après l’exposition de Roubaix, Degas Sculpteur et la grande exposition du Japon en 2010, c’est  la première grande exposition parisienne depuis 1988, sur ce peintre. C’est l’occasion de redécouvrir Degas, autour d’un axe particulier, le nu.
http://www.musee-orsay.fr/index.php?id=649&tx_ttnews%5Btt_news%5D=30632&no_cache=1

Debussy et les arts. Musée de l’orangerie. Paris. 21 février au 16 juin.

« L’exposition propose d’évoquer les rencontres majeures du musicien avec les artistes et poètes de son temps »
http://www.musee-orangerie.fr/homes/home_id25247_u1l2.htm

Bob Dylan, l’explosion rock (1961-1966). Cité de la musique, Paris. 06 mars au 01 juillet.

« Bob Dylan est assurément un des musiciens les plus emblématiques de la seconde moitié du XXe siècle. Dans son parcours d’une exceptionnelle longévité, les années de 1961 à 1966 furent décisives. L’exposition retrace les moments forts de cette période, qui vit Dylan modifier radicalement son approche artistique et susciter une véritable révolution musicale. »
http://www.citedelamusique.fr/francais/evenement.aspx?id=11990

Louis Vuitton-Marc Jacobs. Musée des Arts Décoratifs. Paris. 9mars au 16 septembre.

Voilà une exposition qui devrait satisfaire ces dames et tous ceux qui font la queue devant la boutique des Champs Elysées.

« Cette exposition présente l’histoire de deux personnalités, Louis Vuitton et Marc Jacobs (directeur artistique de la maison Louis Vuitton), et met en évidence leurs contributions à l’univers de la mode. »
http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/mode-et-textile/expositions-70/prochainement-446/louis-vuitton-marc-jacobs/

Patagonie. Images du bout du monde. Musée du quai Branly. Paris. 06 mars au 13 mai.

http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/prochainement/patagonie.html

Phares ! Musée national de la Marine, Paris. 7mars au 04 novembre.

Si vous avez d’autres idées n’hésitez pas à les soumettre en commentaire ou sur le facebook du site.

Et encore bonne année

La plupart des textes viennent directement des sites mentionnés

 Liens :
http://www.moreeuw.com/histoire-art/expositions-paris-2012.htm
http://www.lemondedesarts.com/Exposparisact.htm